dimanche 30 août 2015

PIERO lemuTanT

Le mois d’août s’achève et les jours traînent sous la couette une clarté réticente. Aux deux tiers de son parcours, l’été fredonne déjà son air favori : « je suis venu te dire que je m’en vais ». Filant vers l’automne d’un pas décidé, septembre a dans son bissac des promesses d’été indien. Ah, les promesses !...
Voici en ce dernier dimanche du mois de quoi nous réchauffer l’esprit. Manu est un artiste de l’ArTche des sens. Un parmi la cinquantaine que compte l’association. Il fait du recyclage l’aliment d’une œuvre originale pleine d’une flamme magnifique. Bluffant !
Autoportrait, tout en lumière, tout en chaleur : 



Je suis Manuel POTTIER, alias PIERO lemuTanT recycleur artistique.


J'ai exercé une dizaine de métiers les plus variés dans la production pour répondre au besoin financier.


















C'est à travers ces environnements souvent difficiles que j'ai exploité mon côté artistique en utilisant des rebuts industriels.







Je recherche une deuxième vie la plus esthétique possible de ces matériaux, de ces savoir-faire et par là même de ma personne.





Mon travail s'affine depuis 5 ans à travers un nouveau  métier d'ajusteur et de poinçonneur où je perfectionne les techniques de l'acier en utilisant les chutes de tôlerie fine."

















Mise en forme : M art' IN pour l'ArTche des sens.


Sous l'casque d'Erby


vendredi 28 août 2015

Migrants : on laisse pourrir !

Source image
Les nuages arrivent poussés par le vent mauvais des sales coups. Les experts parlent « d’entrée maritime », de « mer houleuse ».
Les naufragés de l’âme rêvent en silence à des temps plus heureux, moulinant une colère rentrée.
L’alerte rouge a été décrétée sur le continent européen. Par un communiqué officiel mettant en garde la population contre les effets funestes de ce qui est considéré comme cyclone tropical de forte ampleur les autorités préviennent : « D’importantes vagues migratoires de canards boiteux menaçant le confort de nos campagnes ont été observées. Les autorités compétentes sont à pied d’œuvre pour les éradiquer, mais le fléau est pugnace et à forte tendance exponentielle ; le personnel chargé de la surveillance et de la répression des intrus s’avérant insuffisant, la population est mandée à suppléer la carence en restant vigilante, prenant soin de dénoncer le moindre mouvement suspect. »
En un mot comme en cent : « chacun chez soi et les vaches seront bien gardées » !
Les faits maintenant, un parmi des milliers d’autres perdus en haute mer. Celui-ci a eu lieu sur terre :
Sur le bord d’une autoroute, en Autriche, près de la frontière hongroise, un camion frigorifique est à l’arrêt, porte arrière ouverte. Pas âme qui vive autour du véhicule. Il a été abandonné. La circulation est comme à l’ordinaire sur l’autoroute, ça file vite, chacun œuvrant au mieux pour perpétuer sa chaîne d’esclavage. A l’intérieur du véhicule, entre 20 et 70 migrants (comment savoir ?) morts asphyxiés depuis vraisemblablement plusieurs jours, pouvons-nous lire. Des animaux ? Non, des humains ! Certains corps présentant un état de décomposition avancé, au point que quelques-uns sont « difficiles à identifier ». La barbarie à visage humain dans ses œuvres !
Aussitôt, tout ce que l’Europe « officielle » a de plus sale s’est montré au balcon pour, de concert, ouvrir les vannes de l’empathie, de la haine et du rejet, dénonçant un commerce répugnant. Pas le leur, de commerce, mais celui qu’ils ont eux-mêmes généré, derrière lequel ils se cachent, qui permet aux trafiquants de barbaque humaine d’avoir table ouverte aux « bonnes adresses » ! Avouant sans scrupules, avec cynisme quasiment, que l’Europe n’était pas préparée, pas plus que « coordonnée » pour enrayer de tels assauts autrement qu’en renforçant le contrôle aux frontières...
Journées portes ouvertes du crime ordinaire, ça vous va pour le week-end ? 




Sous l'casque d'Erby



mercredi 26 août 2015

Qui es-tu réellement, James Bond ?

L’évolution par le marketing, quelle merveilleuse invention !
Nous voici tenus en haleine. Le monde s’interroge et la question est de celles à laquelle on ne se dérobe pas : James Bond, l’agent 007, après le départ programmé de Daniel Craig, doit-il être incarné à l’écran par un black, sachant que le fameux agent secret de Sa Majesté est né d’un père écossais et d’une mère suisse, selon l’état civil ?
Qu’a-t-elle fait, sa mater, pendant ses heures de loisir alors que le père se tuait à la tâche pour nourrir la maisonnée, accomplissant un travail absurde pour le compte d’une multinationale immatérielle qui l’empêchait de satisfaire une femme brûlant d’une libido volcanique ? Comment papounet Bond a réagi quand la sage-femme lui a présenté cette « chose chocolatée », aux cheveux crépus et aux lèvres lippues, comme étant son héritier ? S’est-il chopé un coup de bourre dont son ego ne s’est jamais remis ?  Subodorant le « coup bas », a-t-il congédié le majordome, un Sierra-Léonais bâti comme un cheval de trait, que sa femme aurait enjambé - il en est sûr désormais ! - avec fougue pendant qu’il bossait comme un bourrin ?
Dans le doute, monsieur Bond père n’a pas hésité : il est parti se calmer les nerfs  sur la lande écossaise où il vivait heureux jusqu'à ce jour, la tourbe s’épanouissant avec une tristesse infinie dans un paysage austère, insultant Dieu autant que sa femme pour le sort qu'on lui avait fait...
Autre interrogation qui submerge la production du cultissime agent à l'écran : est-il opportun que Bond junior soit, en plus d’être noir, homosexuel ? Si oui, exit les Girls-Bond, ces bombes sexuelles qui ont tant œuvré pour le cinq contre un dans les salles obscures ? Allons-nous assister à des étreintes impétueuses entre l’irrésistible agent de Sa Gracieuse Majesté et son non moins envoûtant Gay-Bond ?...
Pour l’heure, Ian Fleming, interrogé par des paparazzis sur la mutation de son héros fétiche, alors qu’il faisait sa promenade nocturne dans les allées du cimetière de Sevenhampton, près de Swindon, garde un silence de tombe !

Sous l'casque d'Erby




dimanche 23 août 2015

Tour de France Alternatiba – étape 69 – Saint Brieuc-Vieux Marché

Photo Zorba
Le Tour Alternatiba  est l’action par laquelle le collectif du même nom a décidé de parcourir la France et cinq pays d’Europe à vélo depuis la première étape à Bayonne, le 5 juin 2015, pour apporter de bled en bled une parole alternative sur des sujets aussi complexes qu’inquiétants : la crise climatique, écologique, sociale, économique et, en tête de gondole, la dérive politique subséquente. Un mouvement qui mobilise des milliers de personnes depuis son départ et qui, à chaque étape, a été accueilli et soutenu par les acteurs bénévoles des villes qu’il traverse. Des centaines de conférences publiques, des rencontres avec les associations et les élus locaux ont émaillé son parcours jusqu’à ce jour, se clôturant par l'arrivée prévue à Paris le 26 septembre prochain. Je note que dimanche 30 août le Tour Alternatiba fera étape à Notre-Dame-des-Landes !
Photo Zorba
Ce samedi 22 août les coureurs du Tour Alternatiba,  dans leurs drôles de bécanes à deux, trois ou quatre places, posaient des mollets joyeusement malmenés sur la place Anjela Duval au Vieux Marché, dans les Côtes d’Armor. Un village-étape où représentants d’associations et autres organismes solidaires accueillaient les coureurs du climat motivés par sa sauvegarde, parmi lesquels, outre Laurent Aubertin et sa vélo-génératrice (+ éoliennes et four), le collectif Pig Mascarade, en réponse à la très obscène Pig Parade des industriels porcins, EELV, Billant, Le Chant des Herbes, Le peuple des dunes, contre l’extraction du sable à Trébeurden et dans la baie de Lannion, Stop Tafta, dont les lois Macron sont l’avatar hexagonal, Panser Nature, Les libres Planteurs, Eaux et Rivières, ADEME, Foire aux courges, Enercoop, Cirq’en Jeux, les trucs de bidule et machin chouette, Asso Végétarienne de France, Alternatives-projets miniers, contre les projets miniers, l’Age de Faire, les attelages du Fot,  l’association « Sous le vent, les pieds sur terre »(1), et j’en oublie... 
Les artistes de l’Arche des Sens étaient présents avec Pathys, Monique, artistes plasticiennes, Zorba, photographies, M art’IN avec ses masques imposants aux couleurs de l'Afrique et moi-même pour la poésie, afin de montrer que les artistes ont, non pas un rôle militant prédéfini, mais un devoir de dignité envers eux-mêmes, pour une place plus importante de l’humain dans nos sociétés...
Photo Zorba
Bourrée de bonnes intentions, au-delà de l’impact que cette manifestation produira chez les décideurs – je reste dubitatif sur la question –, voguant déjà sur d’autres sinistres projets, elle aura permis aux participants de consolider des liens et de conforter l’idée qu’une vigilance de tous les instants à l’égard d’un système, dont le but n’est autre que d’esclavager la planète en détruisant sa richesse pour le seul profit d’un gang de vautours, est vitale ! Et aussi, comme ne cesse de le souligner avec vigueur M art’ IN : « afin de montrer que les artistes n’ont pas qu’un rôle soumis à une culture-soupe imposée. Ils ont pour rôle d’interpeler quant à l’image qu’ils captent de la société pour en transmettre leurs émotions puissantes au public afin que ses derniers puissent rester en alerte. Un devoir de dignité envers eux-mêmes aussi. »


(1) Sous le vent, les pieds sur terre ont invité les artistes de l’ArTche à les rejoindre le 4 octobre prochain pour le Giga Fest-Deiz qu’ils organisent à 15 heures dans la salle polyvalente de Trébrivan, dans les Côtes d’Armor.

Sous l'casque d'Erby


vendredi 21 août 2015

Grèce : Alexis Tsipras démissionne. Pour mieux rebondir ?...

Source images
C’est l’été. La vie offre un répit à ceux qui en ont besoin, pour penser qu’il faut cesser de penser, si tant est que le fait de penser représente un quelconque intérêt pour qui cherche un peu d'apaisement…
C’est le temps de la pause et des plaisirs insouciants de l’amok. On s’octroie le peu que l’on nous donne bien sagement, en famille, entre amis, au milieu de la foule ou isolés. Mais rien en ce monde n’est aussi simple que cela. Les coups tordus fomentés dans les usines de l’horreur arrivent comme un soudain orage d’été en toute saison, parce que comme on le dit et on le répète, les salauds ont le pouvoir de vie et de mort sur toute chose en cette misérable planète qui pleure plus qu’elle ne doit rire.
C’est ce jeudi 20 août qu’en Grèce Alexis Tsipras est apparu dans le poste, la mine déconfite, pour annoncer sa démission du gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées. C’est à peine si la nouvelle a provoqué le début d’un remous au large de Santorin. Ceux qui, là-bas ou par ici, le savaient ou s’en doutaient, ont claironné qu’ils le savaient, qu’ils s’en doutaient, que tout cela était programmé. Désormais, dégagé de l’obligation de réserve que la fonction confère, monsieur Tsipras va pouvoir, à l’instar de son ami Yánis Varoufákis, s’isoler pour rédiger un ouvrage de référence sur les « Mille et une façons de cuisiner les couleuvres » pour une dégustation optimale...
Le plus probable étant, comme l’insinuent déjà les mauvaises langues, qu’il « profite » que sa cote de popularité n’est pas encore trop écornée pour revenir, tel le Phénix, en coupant l’herbage sous les pieds aux partisans du non, de plus en plus nombreux au sein de sa propre plateforme et enfoncer avec une vigueur retrouvée le clou de l'austérité.. Misère !
Maintenant que le fruit est bon pour la cueillette – l’été étant la période idéale – il va s’agir de trouver le bon créneau pour la distribution en organisant une campagne de pénurie, même si la récolte est abondante, afin de faire grimper les prix. D’ores et déjà on nous présente des consommateurs très mécontents, prêts à voter pour les néonazis de Aube Dorée, par « désespoir »,  par « rétorsion », ou par « dégoût de la politique », tout simplement, ce qui a toujours fait partie de la stratégie mise en œuvre par la Troïka pour solde de tous comptes !

Sous l'casque d'Erby





mercredi 19 août 2015

Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes de Robert M. Pirsig

Source
Savez-vous ce qu’est le Chautauqua ? Jusqu’à ce que je n’entreprenne la lecture du livre de Robert M. Pirsig, « Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes », j’ignorais l’existence de cette coutume américaine. Se présentant comme un road movie, ce livre - jugé comme un mauvais roman par certains critiques, dont la parution remonte aux années 70 du siècle dernier - est aux antipodes du genre, même si dans sa construction, tout peut donner à penser que cela est le cas, car si l’aventure se déroule sur la route les voies qu’elle emprunte sont celles d’un vol majestueux au-delà de la trouée nuageuse qu’on atteint par la force de l’esprit. Je n’en suis qu’à la moitié de la lecture de ce périple d'un père et de son fils sur les routes de Californie et je ne peux m’empêcher de vous conseiller d’aller le zieuter de plus près.
Or donc, jadis, on appelait Chautauqua des spectacles ambulants, sorte de causeries populaires, ou veillées, donnés sous une tente partout chez nos cousins d’Amérique par des artistes. Conçues pour « élever l’esprit par la culture », la représentation s’ouvrait par « Quoi de neuf ? » lancé à la cantonade, question certes intéressante mais quelque peu réductrice qui petit à petit, au fil de la vie et des mauvais événements qui l’émaillent, s’est muée en « Quoi de mieux aujourd’hui ? » dont la portée est singulièrement différente en ce sens qu’elle trace des nouveaux chemins dans les consciences, « loin des platitudes indéfiniment répétées », cherchant à guider l’individu vers un état de liberté, relatif en la circonstance, l’aidant à trouver et à partager ce que la vie offre comme maigre salut pour éviter la folie. 
Aujourd’hui tout cela, regrette l’auteur, a été supplanté par des technologies très performantes comme la radio, la télé, le cinéma et on en passe. Ce qui dans l’absolu devait être un signe de progrès est devenu selon lui la machinerie infernale avec laquelle on fait d’un humain un robot ou un perroquet, répétant des passages entiers du missel que le dogme libéral fait matraquer pour nous rendre marteau. Si l’uniforme n’a plus cours obligatoire dans certains de pays, reste le neurotoxique qu’on nous fait absorber par goulées dès la naissance : l’uniformité ! En matière d’évolution j’avoue que c’est un peu court, mais, attendant mieux, comme par exemple une prise de conscience globale qui fait le dos rond sous le cyclone, il est important pour toute personne tant soit peu éveillée de tout faire pour ne pas sombrer.  
Rompre avec cela est un boulot de dingue ! Hercule et ses 12 travaux n’est rien en comparaison. Quant à Sisyphe et sa caillasse qu’il s'obstine à remonter, au lieu de la fracasser à coups de masse et de porter le tout une fois pour toutes par petits tas, c’est de la gnognotte à côté de ce qu’on nous pousse à accepter. Pas étonnant qu’on ne croise que des gens fatigués dans la rue, au Pôle emploi, partout où le pas de la démence conduit toute personne cherchant à trouver l’antidote contre cette morsure mortelle…
Cela parmi bien d'autres choses l'auteur nous les délivre l'esprit serein.

« Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes », collection Points, le Seuil

Sous l’casque d’Erby


samedi 15 août 2015

Doctrine du fait divers, le catéchisme totalitaire

Source Erbynienne
Le fait divers est comme un potager en « dormance » : malgré le silence de surface ça grouille par en-dessous. Un produit que les « Grandes Familles » mettent en rayon en toute saison pour accrocher le chaland.
Qu’il s’agisse d’acte pyromane, d’accident d’avion ou de voiture, de baston entre gens avinés, de vol de scooter ou de chamailleries entre voisins, chaque fois qu’un de ces faits a lieu en ce monde, qu’on présente comme un modèle de civilisation, mais qui s’applique à rayer des cartes son surplus de pouilleux, la meute médiatique prend son panard à détailler le pedigree de l’auteur ou des responsables « présumés » de ces actes sans portée générale qui s'imposent comme doctrine politique.
L’air de ne pas y toucher, ces missionnaires du décervelage intensif se font dessus pour nous débiter, avec des trémolos concordants, le portrait-type de l’assassin, du « présumé suspect », généralement un individu de « type méditerranéen », « asiatique », « africain » ou d’aspect très bizarre… Un homme n’étant plus l’égal d’un autre  homme, mais le produit d’une valeur variable selon une cotation préconçue dans les laboratoires meurtriers de la folie sanguinaire de tout un système, afin de réveiller le sordide qui sommeille en chacun. On ne le répétera jamais assez, c’est avec ce genre de faits misérables qu’on prépare les tragédies que l’on sait. La violence étant une plante vivace poussant dans des sols secs et pauvres donnant des massifs increvables !
Transmis par Erby
Si, comble de « l’aubaine », les faits se produisent dans une banlieue sombre  - une de celles prise pour cible par le pouvoir politique pour faire diversion, ce qui est toujours le cas -, frappée par le désœuvrement d’une jeunesse abandonnée, perdue dans l’aridité d’une vie qu’ils n’ont pas voulu, par des adultes emmurés dans la crainte, ou dans une région prise d’assaut par des migrants en transit, organisés en « clans rivaux », fuyant guerre, misère et dévastation, mal logés, maltraités, mal nourris, se livrant à des actes de colère « incompris », mais déréglant le « confort » des riverains, eux-mêmes plombés par une misère politique et culturelle grandissantes, aux prises avec le chômage, la frustration et la fureur que cet état génère, on ne se privera pas en surajoutant les ingrédients qu’il faut afin de présenter une situation « conflictuelle » comme une « invasion hors-normes », fournissant de fait à la « peste brune » l’occasion de se développer en rendant un fier service à une classe politique ayant besoin de ce petit commerce pour continuer son sale ouvrage. L’acculturation devenant par ce biais projet politique de masse et dérive totalitaire, ce qui est le cas.
Même si le gars est né sur le territoire français, qu’il cause titi parisien, n’ayant jamais foulé le sol du pays d’origine de ses parents, ni approché la culture - pas plus celle de ses racines que celle du bel Occident -, ne parlant pas arabe, chinois, japonais ou le bambara, il est de fait un élément exogène qu’il faut rendre à son élément naturel, hors de nos potagers !
Que nous sommes loin de l'esprit de Morvan Lebesque quand il parlait de « ses millions de visages différents qui ont le même fleuve pour miroir » !


mercredi 12 août 2015

Grèce : la noyade programmée

Source
Dans la longue chaîne des pays étranglés par la haute finance, celle dont on distingue à peine l’ombre tant la brume qui la recouvre est dense, l’acte criminel pourtant avéré, la Grèce est celui dont les plans d’aides virtuels ressemblent à de l’acharnement sur cadavre. Les spécialistes s’accordant sur un point :
« Ce crime est l’œuvre d’un gang de malades » !
Diligentée sur les lieux, la police est à cran. La population gronde, la trouillométrie atteignant un pic plus important que les précédents, le pouvoir politique des pays voisins, touchés peu ou prou par le séisme, faisant l’autruche dans les plaines du Far-West, vend d'importantes cargaisons de lubrifiant à tarif discount, divertissant les foules avec des spectacles bas de gamme, comme celui où l’on met en scène des peuples  prébendiers se gavant sur le dos du voisin, ayant fait de l’aide un art de vivre !
Des milliards de microparticules de présomptions pleuvent sur les suspects comme autant de billets de banque imaginaires et pas une once de preuve à se mettre sous la molaire. Les opinions, soigneusement tripotées – pas encore tout à fait conscientes que tous les peuples sont logés à la même enseigne, à échéance plus ou moins longue , prenant les « trouvailles » du scénar pour de l’argent comptant ont vite fait de confondre la victime avec l’assassin, acceptant sans broncher un bouquet de lois liberticides censées les protéger !... Le totalitarisme n'étant plus une menace mais une réalité bien concrète !
Après deux premiers plans de sauvetage d’un montant « colossal », dont le peuple grec n’a jamais vu la couleur, accompagnés de mesures scélérates – c’était et c’est toujours le deal imposé par la Troïka pour obtenir le droit de propriété du pays ciblé pour le compte des créanciers – voici un troisième plan de 85 milliards qui va permettre à Athènes « de payer ses arriérés » et « recapitaliser les banques », sans pouvoir protéger son arrière-train !
Pour l’heure, il ne s’agit que « d’un accord technique » scellé entre gangsters (UE, BCE, FMI et le Mécanisme européen de stabilité. Le plus « difficile » restant à faire – mais cela est une formalité : « obtenir l’aval des partenaires européens » !
« Les mouvements totalitaires sont des organisations massives d’individus atomisés et isolés.» Hannah Arendt. 

Sous l'casque d'Erby



lundi 10 août 2015

Le Paris-Plage de Jaurès ?

Source

Bonjour aux caillardeuses et aux caillardeux. 
A cause d’un câble fracassé par le chauffeur-livreur d’une compagnie de transports quelconque, j’ai été, ainsi qu’une bonne partie du quartier, privé d’internet et de téléphone pendant plusieurs jours, le fournisseur ayant du mal à mettre la main sur un sous-traitant en ce mois d’août accablant....
Seul au monde ? Point du tout. J’ai profité pour lire, ce que je fais souvent, le Canard Enchaîné, revisité « Le tout sur le tout », d’Henri Calet, un livre et un auteur indiscutablement bons… Aidé à l’installation d’une exposition artistique, maté quelques James Bond et écouté la radio en profitant du soleil radieux que la Bretagne offre au transhumant lambda.
Ce qu’il y a de merveilleux avec le poste est que l’on peut s’en priver pendant longtemps, sans que cela n’altère en rien votre jugement, quand on reprend l'écoute : on éprouve le sentiment bizarre que le temps s’est figé pour l’éternité. Avec lui rien ne vieillit, même si tout est ruine.
A peine la ligne rétablie, coups de fil divers et, bonne nouvelle, Rém* qui m’annonce une bafouille sur « Paris Plages » rebaptisé « Tel-Aviv-sur-Seine », dans le cadre d’un partenariat entre la Mairie de Paris et la fameuse station balnéaire israélienne et sa « vie nocturne ». Tollé garanti made in solférinien.
Personnellement j’aurais, si avis m’était demandé, baptisé cela les « Quais de la honte » !
Ah, l’obscénité solférinienne ! Du Sarko sans Sarko. A la place du pygmée de Neuilly je n'hésiterai pas à exiger des droits d’auteur
Ldz


Le Parti qui, en 2012, a porté au pouvoir de la France son candidat, puis en 2014 à la tête de sa capitale Paris sa candidate, ce « Parti de Jaurès » déraille de pire en pire.
Jean Jaurès était pacifiste et humaniste, on le sait. Et, on le sait moins, très ouvert à la création culturelle et festive – liée bien entendu à l'aspiration populaire à la Paix.
J'imagine sans peine qu'un parti vraiment digne de Jaurès et du message universaliste de la Commune de Paris, aurait fait un « Gaza-sur-Seine Fête-de-Paix » au lieu de cette odieuse programmation d'une journée (le 13 août) « Tel-Aviv-sur-Seine »...
Une pétition – que j'ai signé, pour une fois – vise prudemment 20000 signatures et en atteint déjà 11500 le lundi 10 août à 10h, à peine 24heures après son lancement : j'espère qu'elle ira bien plus loin que son objectif si modeste !
LIEN pétition 
Comme et pire que d'habitude, le lobby pro-israélien Crif a réagi à ces protestations en amalgamant antisémitisme et opposition à la féroce politique guerrière d'Israël contre le peuple palestinien... alors que cela n'a rien à voir.
Rappel : l'antisémitisme a une vieille et horrible réalité historique  en Europe – s'accélérant de l'affaire Dreyfus au délire des nazis – et l'antisionisme est cette opposition à la conquête typiquement colonialiste de terres, au Moyen-Orient arabe et plus précisément palestinien, mené par le sionisme israélien. Dont la seule stratégie est : « Je PARLE de paix et de culture …, et je FAIS la guerre », ouverte depuis 70 ans !
Face à la vague de protestations qui, malgré le « creux de la mi-août » se lève, outre cette pétition, sur les réseaux sociaux, il y a l'argument spécieux de séparer ville et État, même si cette ville est la Capitale de cet État. Et que Hidalgo et Hollande sont du même PS.
Voilà l'argument du porte-parole de la mairie de Paris :
« Nous refusons les amalgames entre la politique de colonisation brutale du gouvernement israélien et la ville de Tel-Aviv qui est une ville progressiste, symbole de paix et de tolérance », a déclaré Bruno Julliard, le premier adjoint de la ville de Paris. Il faut, dit-il, faire « la distinction entre un Etat, sa politique, son gouvernement et de l’autre côté des villes progressistes et leurs maires en opposition avec cette politique ».
L’association France Palestine Solidarité a quant à elle dénoncé une « opération de communication au goût amer », « une bien étrange façon de faire écho aux massacres de l’été dernier ».
Chose bien plus étrange pour moi, ce type d'argument se retrouve sur (au moins) un blog de « révolutionnaire »,  avec un argument-suprême, l'étiquette « gauche »... mot « écran de fumée », ici. Autant dire qu'il n'y a, puisque « de gauche », qu'un seul camp du PS au « communisme révolutionnaire » dont ce réclame l'auteur de ce blog de blablas...
Un autre argument fallacieux (de cette vague étiquette « de gauche attrape-tout ») est le fait que cet événement culturel « Tel-Aviv-sur-Seine » ne dure qu'une seule journée. Je réponds qu'une seule heure serait de trop.
Une heure, c'est à peu près dans ma ville le temps qu'a passé au début du Festival « Les Escales » de St-Nazaire, le week-end dernier, la chanteuse Franco-Palestinienne Yael Naïm. Pourtant notre Comité Solidarité Palestine a diffusé un tract, bien accueilli, à l'entrée de ces Escales.
Disant en substance que de tels artistes seraient mieux bienvenus SI les artistes palestiniens pouvaient aussi LIBREMENT se produire ici. Alors que, dans le domaine culturel aussi bien que dans d'autres, il y a « deux poids deux mesures » selon qu'on est israélien ou palestinien, tant du fait de l'extrême-droite au pouvoir en Israël que de celui de « gauche » en France – à l'Élysée, à Paris, à St-Nazaire... 
La pire atteinte à la libre circulation des humains – artistes ou pas – est pour la Bande de GAZA (dont ses plages et ses artistes). Un million et demi de gens sont enfermés là par Israël dans un blocus terrible, et parfois victimes de bombardements, façon (en plus grand) Ghetto de Varsovie du temps des nazis !
C'est pourquoi, plutôt que d'honorer l'agresseur par une journée « Tel-Aviv sur Seine », l'on devrait faire plus d'une journée « Gaza-sur-Seine » à Paris, pour honorer la victime. Ce serait digne de Jaurès et surtout de la Commune de Paris !


Sous l'casque d'Erby




jeudi 6 août 2015

Presque morts ?

Source

Ce texte n'est pas un poème : j'ai trop de respect envers la seule vraie poésie, libre, pour approuver la prétention poétique de ce genre mineur dénommé « poésie politique » : termes antinomiques s'il s'agit de politique-politicienne, et non DU Politique : la vie de la cité, ici celle des citoyens du monde.
Ce texte emprunte simplement des astuces formelles de la poésie, comme le passage à la ligne, la répétition de mots, etc. Pour donner au texte plus de « punch », je l'espère.  Rém*

PRESQUE MORTS ?

la première bombe atomique
était larguée sur Hiroshima.
C'était il y a 70 ans.

j'avais alors presque 7 ans
presque 7 ans passés très loin d'ici et
cela aurait pu être sous cette bombe
dont – presque sûr - je serais alors mort.

On s'est modernisé depuis – c'est sûr -
question quantité et qualité de bombes.
La première était bien grossière
quoique très meurtrière sur Hiroshima.

La seconde déjà le prouvait peu après :
elle était déjà nucléaire sur Nagasaki car
l'on se modernise et dans le vocabulaire
et dans l'art de répandre la terreur.

Le Japon était presque à se rendre
Mais le Yankee déjà était ivre de son règne
à partager bientôt avec l'autre tyran
- traître caché sous le beau drapeau rouge.

Soyons modernes et très sophistiqués même
mon cher Staline – c'est lui qui invite à Yalta.
Faisons presque 50/50 le grand tapis du monde
avec presque 60/40 ou 30/70 dans certains coins...

Menons nos guerres secrètes au lieu du suicide nucléaire
avec blablas de nos terreurs de surhommes sur les hommes.
Appelons cela guerre froide et gelée à bouffer par nos peuples
qu'il faut trop apeurer pour qu'ils osent révoltes...

Les hommes pourtant se révoltèrent dur, çà et là.
Maquis grecs, latins, levantins. Corée, Vietnam...
Re-Vietnam, Cuba, et entre-temps Algérie...
Plus révoltes ouvrières – Berlin, Budapest, Prague, Varsovie, re-Berlin...

Les cliques colonels grecs, Pinochet, Videla, Ben Ali ? Dégagés !
Les ex-2-Grands sont au top boursier dépassés par le 3°, chinois !
Oui, les cancers contre-révolutionnaires retardent l'avenir espéré !
Avenir ?: si la Planète Terre tolère encore son pollueur suprême...

Nous sommes bien trop fous d'empoisonner notre mère
Serons-nous presque sages par amour de la nature
Presque sages, donc révolutionnaires...

                                                                                   - à temps ?



Sous l'casque d'Erby


lundi 3 août 2015

Ronaldo, Jorge Mendes, le foot et les îles grecques au rendez-vous de la honte

Source
Personne n’ignore que le sport dans sa globalité est un puissant corticoïde. Il est la clé de la pérennité du cynisme capitaliste. Son effet est dévastateur pour celui ou ceux qui s’y passionnent : désensibilisation partielle ou totale du potentiel cérébral de l’individu, isolé ou en groupe, dépendance accrue, perte de lucidité, générant débilité massive et accès de folie incontrôlables…
La vitrine des icônes avec l'empire médiatique au taquet est bien dotée pour maintenir le supporter, le malade, en état de dépendance chronique, l’empêchant de voir le monde autrement que par le viseur de sa pathologie. 
Dans l'univers faisandé des transferts du foot, Jorge Manuel Mendes est un homme d'influence connu comme le loup blanc, plus proche des bêtes fauves que du sympathique univers de Oui-Oui aux pays des jouets, comme son image souriante pourrait le faire croire !
Avant d’être devenu le Prince des ténèbres des rectangles verts sans jamais avoir chaussé les crampons, ni connu de rupture des ligaments croisés des genoux, le gars était ancien gérant de vidéoclub et dirigeant de boîte de nuit... 
Celui pour qui, dans le monde des hommes, Dieu n’est qu’un auxiliaire pratique, vient de se marier devant une brochette de mafieux ayant fait le déplacement, dont on dit (c'est une radio portugaise qui l'a révélé) que la fortune représente 10% du PIB du Portugal, pays où le mariage a été célébré !
L’un des protégés de Jorge Manuel Mendes, le célébrissime et totalement décérébré Cristiano Ronaldo, dont les millions n’ont d’égal que la folie du monde, pour marquer la reconnaissance qu’il a pour son agent et ami, a eu l’idée d’offrir en cadeau aux « jeunes mariés » une île grecque dont le prix de vente se situe « entre 3 et 50 millions d’euros » !
Piégée par le gang de la Troïka et autres FMI, la Grèce a en effet mis en vente ces îles pour, dit-on, « répondre à la crise » !
Qu'il est beau le vol des propriétés ! C'est volontairement, entre deux dégueulis, que je vous épargne le luxe de détails de cette orgie criminelle !...



Sous l'casque d'Erby



samedi 1 août 2015

C'est l'été des promos : Les Croisières de Saint Nazaire avec les Mistral

Source
Une fois n’est pas coutume, frenchys et russkoffs seraient tombés d’accord, ce que Paris dément du bout des lèvres : les deux Mistral commandés et payés par la Russie, mais non livrés par l’Hexagone sur ordre des Etats-Unis, seraient remboursés par l’Etat français. Montant estimé de ce lamentable fiasco politico-diplomatique : 1,2 milliards d’euros !
Les deux encombrants bébés, en garderie au port de Saint Nazaire, dont le prix de maintenance s’élève à 5 millions d'euros par mois, la France chercherait des « bons parents adoptifs » à qui les fourguer.
Trois destinations possibles se dégagent pour une adoption compliquée : le Canada, l’Egypte et la Chine, cette dernière étant l’un des cinq pays membres des BRICS, acronyme désignant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, pays regroupés pour faire contrepoids face à l’hégémonique G8…
Plusieurs hics à cette adoption et pas des moindres. Pour les fourguer, il faut d’abord « dérussifier » les Mistral, les russkoffs ne voulant pas voir leur belle technologie militaire entre les pattes d’adversaires potentiels et ça se défend. Opération faisable mais au coût incalculable !...
Autre idée : les offrir à la Marine française qui en possède déjà plusieurs et qui refuse de les prendre même gratos, tant par ces temps de restriction budgétaire les dépenses en entretien coûtent la peau du cul !...
A force de se creuser les méninges pour inciser cette tumeur maligne un député de l’opposition a eu l’idée de vendre les Mistral à l’Europe dans l’idée que celle-ci les utilise pour secourir les migrants en Méditerranée ! Louable, certes, mais, mais...
Reste l’idée de désarmer ces mastodontes de ferraille et de les transformer en bateaux de croisières. Faire découvrir aux touristes, toujours friands de beautés, la Côte d’Amour longeant le littoral depuis Saint-Nazaire jusqu’en baie de Pornichet, La Baule, Le Pouliguen, avec des panoramas spectaculaires, tels la grande dune d’Escoublac, une des plus hautes d’Europe, admirant au passage la courbe douce de ce nid de bourgeois insupportables de la baie de La Baule, voilà qui à long terme pourrait s'avérer très juteux… Sans oublier bien sûr les croisières nocturnes sur la Route des Phares, avec karaoké et sangria pour tous !...
La France a désormais tout son temps pour affiner le projet !




Sous l'casque d'Erby