vendredi 30 janvier 2015

Vivre ensemble avant la troisième



Une vidéo que je vous conseille de regarder, surtout le passage Frédéric Lordon à partir de la 19ème minute jusqu’à la trentième qui a résumé avec  excellence tout ce qui se passe.  Une ambiance d’avant guerre 




Il n’est pas question une seconde de renier l’horreur de cette tuerie choquante et condamnable … (Introduction obligatoire parce que ce sentiment, somme toute extrêmement naturel, ne serait  pas dans l’ordre des choses quand  on est pas des Charlie…) La France est divisé en deux. Les bons 4% d’un coté, et les 64% restant méchants, y compris les gosses. On craint la guerre civile… Non pas les purs souches  contre les vilains musulmans, mais les Charlies contre tous les autres. Ah mal game ?…. Ils sont descendus dans la rue pour notre chère et frêle liberté d’expression, serrant leurs coudes empathiques après le choc, émotion, réaction naturelle et humaine. La majorité est restée chez elle pour des multiples raisons que l’on ne veut surtout pas entendre exprimer. Quelle drôle de liberté d’expression !... La question du politiquement correct dans les médias est comment faire passer soixante quatre million de pensées différentes, de force, par le trou de l’aiguille de la pensée unique : « Je suis Charlie » ?  Ca va être dur…. 
Je suis contente de ne pas avoir défilé avec Netanyahou et autres bouchers des peuples qui se sont étrangement invités ( d’ailleurs, ils n’ont pas vraiment défilé…) La liberté d’expression aujourd’hui se résume à un grand voile qui s’installe sur nos têtes.   Internet parle trop et empêche la propagande de s’installer.
Si je devais devenir Charlie, je serais alors aussi Dieudonné et mille autres, tous différents mais libres de penser, moquer, exprimer pour nous faire réfléchir et choisir.  Je préfère avant tout être moi-même, tout simplement, athée, artiste underground.



Laissez nous la liberté  de nous faire notre propre idée, d’aimer ou de ne pas aimer l’humour de celui-ci ou celui-là.  Charlie était en faillite avant ces évènements. Les Français sont maintenant en danger  à travers le monde. Nous sommes tous frères, multiples de couleurs, de formes,  de goûts, de croyances et de raisons. Nous sommes tous magnifiques dans notre pluralité expressive qui nous permet de comprendre et décider de nos vies. Il ne peut pas y avoir de liberté quand on prépare la guerre. Cessez d’armer des jeunes à qui l’on a ôté le sens du discernement  sciemment, à qui l’on a donné le droit de tuer la  liberté de vivre . 
Le complot infâme qui mène ce monde est criard  et ne se cache plus. Point besoin d’internet pour le voir.

Etienne Chouard explique la VRAIE politique




Sous l'casque d'Erby
 
 

La réalité file une claque à la fiction, info ou intox ?...


Y a pas à dire, le fruit est mûr, il tombe de l'arbre "républicain" comme pluie miraculeuse par temps de sécheresse. Il n'y a plus qu'à se baisser pour le ramasser. Ne dit-on pas que tout traumatisme porte en lui le germe de la guérison ?...
Après avoir chargé la mule, aussi républicaine que puisse être une mule, à force, elle a fini par lâcher un pet dans l'écurie, un pet bruyant, malodorant, comme pouvait les revendiquer jadis Aloysius Bertrand, avec une jubilation non dissimulée dans Gaspard de la nuit
Si le mot n'était pas aussi galvaudé, je le qualifierai de pet libérateur ! Rarement en notre paisible Hexagonie nous n'avions vu semblable déchaînement, ni si belle communion dans l'absurde.
La mule qui était un fait un mulet, explique son lâcher devant l'escouade de policiers citoyens, en réalité des civils déguisés, il s'en trouve plus qu'il n'en faut par ces temps incléments, à la maternelle, dans le primaire, dans les cantines scolaires, chez les régulateurs de l'enseignement, venus lui demander des comptes, l'interroger en bonne et due forme, dans un local exigu, éclairé avec un mauvais goût flagrant, que le bon bourgeois aurait décrié avec véhémence, s'il s'était trouvé à la place du mulet, comme bouc émissaire. Voici ce que nous avons pu recueillir de son témoignage, une bande vidéo de mauvaise qualité, certes, mais parfaitement explicite, qu'un fou a eu l'idée de porter à notre connaissance :
"Sans cette maudite pancarte, qu'on m'a obligé à porter, sur laquelle on avait écrit "Je suis Charlotte", une insulte à ma masculinité, je vous assure, messieurs les républicains, que j'aurais tout fait pour retenir l'insoutenable... Si je le pouvais, reviendrais-je en arrière ?... Franchement, non. Pouvais-je supporter davantage, sans hennir par quelque orifice, quitte à désagréer le bienséant ?... Encore non, car le trop plein saturant l'organisme en incommodait l'esprit... Comprenez-vous ?...
Ici s'arrête l'enregistrement qu'un retors a diffusé sans autre autorisation que celle d'une conscience altérée par le mauvais traitement infligé à la pauvre bête, où l'on distingue des ombres s'abattant sur l'animal pour ce que l'on suppose être une belle avoinée... Grand moment d'émotion dans les taupinières et profond embarras dans les antichambres où, pour couvrir la forfaiture, le personnel politique, redoublant d'activité, criait au complot, à la mauvaise foi, à la déstabilisation...   
Levée de boucliers dans les services de police où des enquêtes internes ont été diligentées... Par la voix d'un obscur porte-voix, ils se dépêchent cependant de qualifier cette vidéo de fake, sans autre précision que la menace d'une Loi à venir pour la faire retirer et sanctionner sévèrement le ou les auteurs. 
Le fait étant que le pauvre mulet, qu'on pensait être une mule, a été retrouvé, sans tête, gonflé comme une outre, flottant sur la Seine, tout comme un algérien sous Papon, au siècle dernier, une pancarte délavée collée au corps, sur laquelle dégoulinaient les restes grotesques de "Je suis Charlotte" !
A défaut d'être fermée, l'enquête sur ce crime républicainement crapuleux n'a jamais été ouverte !...

Sur le sujet :

80% des Français sont favorables au retour du service national, selon un sondage

 
Sous l'casque d'Erby

Ça pacse ou sa casse !...
 

jeudi 29 janvier 2015

...qui ose jeter des cailloux ?...


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Le geste de jeter des cailloux est-il celui d'un voyou ou d'un philosophe ? Telle est la question saugrenue que se pose le très malicieux et érudit poète Raymond Queneau, dans un tout petit livre, aussi joli qu'impertinent : « Philosophes et voyous ». A vous procurer pour 5€, édition Sillage, 2013.
Ce texte fut à l'origine écrit dans le « Journal 1939-40 » de l'auteur (qui avait alors 36 ans). Il commence très cocassement comme ça... :
« Une bonne partie de la drôle de guerre, je l'ai passée dans un dépôt avec des rebuts de l'armée française : infirmes, invalides, incapables, communistes, anarchistes, oubliés, cinglés, égarés. On y buvait beaucoup, du vin rouge principalement.(...) Que je fusse un intellectuel, cela stupéfiait mes camarades. L'un d'eux me demande un jour ce que je faisais dans la vie ; embarrassé je lui réponds : professeur (c'était pas vrai). De quoi ? De philosophie (pas vrai non plus, mais enfin : j'ai un diplôme). Ah!ah ! Le camarade me toise avec sympathie et, se souvenant des bons kils de rouge que nous avions vidés ensemble, conclut : ''c'est vrai, je l'avais toujours pensé que tu étais philosophe'' (il n'a pas dit : un professeur de philosophie). »
Je passe des pages désopilantes - dommage ! - où Queneau s'amuse, entre autres, à étaler sa culture livresque, pour opposer ou rapprocher les mots philosophe et voyou. D'abord à propos d'antiques philosophes grecs voyous ou pas, puis à propos de la définition du mot voyou, qui oppose les auteurs de « Excentricités du langage » (1861) et du « Dictionnaire de la langue verte » (1866), etc. ...
Mais voici que le poète reprend divers arguments glanés au fil des pages, dans un épatant résumé « oulipien ». Extraits :
« (...)Le voyou est jaune : alors que le philosophe est un peu olivâtre, Descartes du moins. (…) De plus le voyou est criard, paresseux, flânant - le philosophe flâne, paresse, mais il n'est pas criard, il a du coffre. Le voyou bat les chiens (poétiquement maigres) et charbonne des phalli ou des callibristis, séparés ou coincés l'un dans l'autre. De plus il siffle. Décidément on ne reconnaît plus le philosophe. Le voyou ne croit pas : philosophe. Il crache sur sa mère : pas philosophe. Il estime que le ciel est une farce amère : philosophe ? Il est libertin : philosophe ?? Il est vicelard : philosophe ??? Philosophe luna-parkien en tout cas. (...)Il est brave, affronte la foudre, mange de la poudre, se jette au canon : pas philosophe. Il crie liberté : philosophe. Il moleste le repos des tremblants citoyens : pas philosophe. Il a le front barbouillé de poussière : pas philosophe. Il est prêt à jeter à Dieu le blasphème : philosophe. Et la pierre : pas philosophe.
(…) Le tampon dialectique entre ces deux modes d'être est à peine antérieur (qu'importe l'historicité) à l'apparition du plus « bas » : c'est le policier.(...) »
Queneau reprend ensuite, allègrement, sa promenade de lettré, par exemple chez Kierkegaard (« théologien voyou »), Vidock (« bagnard ou policier il ne change pas de nature »), ou chez Balzac, Stendhal... et enfin Chateaubriand : « Depuis, les catholiques (…) ont découvert un joli brin de plume au bout de leur goupillon pour la plus grande satisfaction des gens qui redoutent l'ennui. »
Ce sont là les mots de la fin de ce beau pamphlet, finale en pirouette qui laisse au lecteur le soin de conclure.
Pour moi, lanceur de cailloux dans le brouill'Art, c'est clair : Je reprends la rigolote expression de « tampon dialectique entre ces deux modes d'être », mais cette fois « à l'apparition du plus haut » : le poète, l'artiste, le lanceur d'Oulipou-caillou Raymond Queneau. Bien au delà du voyou-philosophe que je tente d'être sur ce blog caillasseur !
 
 
Sous l'casque d'Erby
 

 

mercredi 28 janvier 2015

Sommes-nous à l'abri ?

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Erby du Jour un peu spécial. Saisissant de simplicité, de rigueur et de bon sens, le papier d'Eric Brunet (ci-dessous) est le constat et le rappel douloureux d'une Hexagonie intellectuellement à la dérive depuis des décades. Maintenant que le soufflé de l'affaire Charlie est un peu tombé, sa lecture instruit bien plus que n'importe quel manuel idéologique que des néo-fanatiques brandissent pensant avoir été les élus de j'ignore quel miracle. Or ce "miracle", dont nous subodorons de manière plus ou moins consciente la contrefaçon, n'est en réalité qu'un tour de passe-passe avec lequel les prestidigitateurs de la Realpolitik conduisent les troupeaux à l'abattoir.
Sa lecture instruit bien plus que  le nouveau missel  qu'on dégaine à  tout propos pensant à des choses  plus méchantes... Cliquez sur les images pour une meilleure lisibilité.
 



Une chronique trouvée sur le WEB que je cautionne pleinement et dont je me sens très proche.
Je vous laisse juge !


 
 Sous l'casque d'Erby



 

mardi 27 janvier 2015

Mais où sont les neiges d'antan ?

En Italie, une nonne se plaignant d'atroces douleurs abdominales est conduite de toute urgence à l'hôpital le plus proche. Elle accouche d'un petit garçon qu'elle prénomme Francesco, en hommage au Pape François, son parrain en quelque sorte. Bien que nous sachions de bouche à oreille que les voies du Seigneur sont impénétrables, il a quand même fallu un fil conducteur... Oui, mais lequel ?... A moins que...
Nos amis de Charlie parviendront-ils à trouver la bonne formule pour libérer un lectorat tirant une queue d'enfer devant les kiosquiers en leur proposant la Une ad hoc ?…

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L'évidence s'impose comme le tarbouif au milieu de la binette : nous ne sommes gouvernés que par l'émotion, autant dire par la chtouille. Exit la justice sociale et tout le reste, y compris la gouvernance elle-même. On ne dirige plus des humains, mais des animaux atterrés, qu'on fat paître dans les pâturages de la démence. On ne parle plus, on anathématise, on insulte, on accuse, on fait courir de la rumeur comme le courant électrique alimentant la chaise du condamné pour délit d'intention… 
Parmi quelques lectures, hier, j'ai retenu cette lettre de Rudolf Bkouche. Professeur émérite à l’Université de Lille, celui-là même qui a récemment interpellé Martine Aubry à l'occasion de la minute de silence ordonnée dans sa bonne ville de Lille en commémoration des assassinats du début de mois de janvier et de la sanction que trois agents de la ville encouraient pour « refus d'obtempérer »... Membre de l’UJFP et de l’IJAN, Juif antisioniste, cette fois c'est à Manuel Valls que Rudolf Bkouche adresse quelques flèches qui font mouche, avec le souci de transparence sémantique, souhaitant au Premier ministre qu’il ne soit plus possible d’assimiler l’idéologie sioniste à de l’antisémitisme. Un vrai régal. Voici un petit extrait :
« Vous pratiquez à l’égard des étrangers, en particulier des Sans-Papiers, la même politique que vos prédécesseurs pratiquaient à l’égard des Juifs, vos déclarations sur les Roms valent bien les déclarations de certains de vos prédécesseurs sur les Juifs. Mais comme tout bon Européen qui veut se libérer d’un passé désagréable, vous préférez aujourd’hui manifester un amour des Juifs pour mieux assouvir votre détestation d’autres populations.
Votre philosémitisme, pour peu qu’on gratte pour voir ce qu’il cache, est peu reluisant. Mais il est vrai que le philo-truc n’est qu’une forme d’anti-truc, et cela l’homme politique que vous êtes a appris à le manier. Comme je l’ai dit, je ne mets pas en doute votre sincérité, je dis seulement que si cette sincérité est réelle, elle a un goût amer.
Vous avez déclaré devant cette même assemblée que votre gouvernement se devait de lutter contre « les candidats au djihad ». En un sens vous avez raison mais votre déclaration est biaisée parce que, pensant au djihad musulman, vous oubliez un autre djihad, le djihad juif, juif au sens sioniste du terme.
Je suis d’accord avec vous lorsque vous voulez empêcher de jeunes français de rejoindre les massacreurs de l’État Islamique qui sèment la terreur aujourd’hui en Syrie et en Irak et peut-être ailleurs demain. Que leurs motivations soient religieuses ne les justifie en rien et vous avez raison de tenter de les empêcher de rejoindre une armée de tueurs. Mais pourquoi ne faites-vous pas la même chose contre ces jeunes qui, au nom du sionisme qu’ils confondent comme vous, avec le judaïsme, vont aider l’armée israélienne dans son œuvre meurtrière contre les Palestiniens... » 

Pioché chez les moutons enragés

lundi 26 janvier 2015

L'ArTche des sens était à Lannion avec le peuple des dunes

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Des raisons pour se bouger les arpions n'en manquent pas, hélas ! Les « bonnes causes » ont ceci de constant : les salauds cupides ne manquent jamais un rendez-vous avec le profit. D'où la nécessité pour tous de rester vigilants, sans quoi les machines à fric s’approprieront sans scrupules le bien commun pour mieux le bazarder. Partout, ces malfaiteurs sont à pied d’œuvre avec une seule intention : détruire. Le sable de la baie de Lannion fait partie de ces projets de dévastation sur lequel Emmanuel Macron, ministre de l’Économie, chargé du dossier, doit prochainement statuer. Ce sable convoité par une entreprise privée se situe dans une zone de reproduction de ce qu'on appelle le « poisson fourrage »(1), autrement dit, de petits poissons qui sont à la base de la chaîne alimentaire. Si on ajoute à cela qu'il s'agit de sable « fossile », donc irremplaçable, vous avez un tableau assez précis de ce que sera la baie à moyen et long terme : un cimetière ! Bien sûr, cela concerne les pêcheurs, mais aussi les plaisanciers, les vacanciers, les plongeurs et toute activité liée à la vie économique de la région. 
Samedi 24 janvier l'ArTche des sens, association artistique multimédiums était présente à la manifestation organisée par « Le peuple des dunes », collectif d'une cinquantaine d'associations et d'organisations professionnelles, pour exprimer le rejet du projet et pour prouver, si besoin est, que les artistes sont des individus impliqués dans la vie de la cité, autrement que pour faire du « beau » pour faire du « beau ». Sans les sens, quel sens aurait la vie ?… Grand succès d'estime et des contacts chaleureux. A tel point que les cartes de visites sont parties voile au vent. Plus aucune à la fin de la manif ! 

Installation avant l'arrivée  des manifestants

Entre 5 000 et 7 000 personnes étaient au rendez-vous pour protester contre ce projet absurde d'extraction de sable coquillier dans une ambiance simple, mais vigoureuse. Au-delà des clivages politiques, le breton sait s'unir quand il sent que son pays est en danger et tel est le cas, puisque ce projet irresponsable, outre qu'il menace plusieurs centaines d'emplois esquinte un environnement exceptionnel. De nombreux élus participaient à la manifestation pour exprimer leur refus. Corinne Erhel (PS), députée de la circonscription, a annoncé, un peu à la façon des sanglots longs des violons de l'automne blessant mon cœur d'une langueur monotone, qu'une table-ronde sur ce projet était prévue au ministère de l’Économie. Ce à quoi certains goguenards ont répondu par « Macron, gaffe à la fessée cul nu ! » et autres « Oui aux maquereaux, non au Marcro(n) ! ». 
Qui vole le sable récolte la tempête !

Photo Martine avec son portable
(1) Les poissons fourrage sont des petits poissons d'eau douce, genre ablette, gardon ou d'eau de mer, qui servent de nourriture aux poissons carnassiers. Une grande partie de ces poissons sont transformés en farine pour servir d'aliments aux poissons d'élevage. L'extraction de sable ou la surpêche menacent les populations de poissons, ceux pêchés et les carnassiers s'en nourrissant. A terme, cela fait courir le risque que la mer ne soit plus peuplée que de méduses...

Sous l'casque d'Erby


dimanche 25 janvier 2015

La Grèce enfin sur le bon chemin ?

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Jour J chez nos amis grecs. Rendez-vous est pris par des millions d'individus avec la boîte à couillons pour décider des candidats – on n'est jamais seul quand on dirige un pays – qui vont conduire la Grèce vers son futur. Droite et gauche ayant échoué dans cette mission – comment pouvait-il en être autrement ? – ne reste plus que l'alternative Syriza, les sondages donnant favori le parti de gauche radicale dirigé par Alexis Tsipras, qui, selon toute logique, prendra les rênes d'une nation que les charognards de la finance et leurs laquais politiciens ont volontairement enfoncé dans la boue, se livrant avec des humains à des expériences scientifiques identiques à celles pratiquées sur des rats de laboratoire pour améliorer leur profit.
Le boucan que cela fait, mes aïeuls, dans les étranges lucarnes ! Les absurdités qu'on peut entendre et qu'on lit sur la possible victoire de Syriza ! Les plus hardis des yoyotés de la touffe médiatique poussant le bouchon jusqu'aux limites extrêmes de la raison, s'autorisent à nous assener de la « vérité première », comme on débite de la volige dans l'industrie de la charpente. Et pourtant, diable, que nous avons besoin de ces utopies pour échapper au suicide ! Sans elles, plus d'espoir, plus d'autre vie que celle, uniforme et ennuyeuse, d'une mort sans surprise… D'une ligne toute tracée de la naissance au cercueil. Alors, oui, croyons fortement à ce moment enthousiasmant tant attendu de la victoire du bien sur le mal... De la morale sur la corruption. Que cette victoire puisse donner des idées à l'électeur ibérique en propulsant, le moment venu, le parti frère Podemos à la tête de l'Espagne, et, pourquoi pas, donner des ailes au Front de Gauche en notre si triste Hexagonie, ainsi qu'à bien d'autres, au Portugal, en Italie et partout où la racaille règne en maître !...
Si pour beaucoup d'hommes politiques de cette Europe soumise à la volonté de l'empire de l'argent et de la politique étasunienne, la victoire d'Alexis Tsipras est actée, pour le ministre des Finances solférinien, Michel Sapin, il ne fait aucun doute qu'il faudra laisser un « laps de temps » suffisant aux grecs pour être en « capacité de dialogue ». Du temps pour mettre de l'eau dans le lait des vieillards ?…  Salaud !
En attendant, attendons les résultats pour exulter et la suite pour nous éclater...

Sous l'casque d'Erby



samedi 24 janvier 2015

Ne plus y aller par quatre chemins...

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En 4° de couverture de mon essai « Œuvrières et Œuvriers », paru le 7 janvier 2015, j'écrivais « C'est par bien des chemins de traverses, libertaires, que progresse cet ouvrage, à l'image de ces mouvements sociaux nouveaux, de leurs acteurs réels ou potentiels qui sont très dispersés dans toute les sociétés où indignés, rebelles, insoumis, résistants, rêvent d'agir ou agissent. Ils créent à présent des voies d'avenir». Ici, plus de chemins de traverses, désormais, après les massacres du 7 : Ne plus y aller par quatre chemins !...
Rem*

*1- La date du 7 janvier 2015 ne serait de toute façon pas restée dans l'Histoire celle de la parution de mon essai. Oui, elle restera celle du massacre ciblé de l'équipe de Charlie-hebdo - plus autres assassinats en lien. Épouvantable événement national et international aux immenses répercussions politiques, bien au delà du premier choc émotif général de stupéfaction, compassion, indignation... très vite suivi d'une grosse manipulation, si coutumière de pouvoirs politiciens experts en ce seul domaine !

*2- Les 7 millions d'exemplaires du très crâneur Charlie-hebdo suivant, « Tout est pardonné », est l'écho de cette immense vague d'indignation... Il n'a fait qu'aggraver les choses, créant d'autres vagues d'indignation en pays musulmans, avec violences et morts, du seul fait de la grossière caricature d'Allah. La boîte de Pandore est ouverte. (face à cette vague de 7 millions d'un vague Charlie en vogue controversée, mon essai s'est à ce jour diffusé à 55 ex., dont 12 payés! - OK, je n'en parlerai plus !)...

*3- L'équipe rédactionnelle survivante de Charlie, après avoir bâclé - par très légitime sursaut de dignité - ce numéro exceptionnel, se donne maintenant le sage temps de l'après-le-choc. La trésorerie est pleine mais l'équipe rédactionnelle reste, sinon tout à fait décapitée, complètement déséquilibrée, très souffrante, sûrement harcelée de conseils et candidatures !: Comment garder tête froide pour reconstruire ?

*4- Les gens de France, d'Europe-Amérique ou du monde musulman sont, à leur façon, retournés à leurs occupations et préoccupations « normales », c'est normal :
-Il est urgent que les Grecs s'occupent de leur destin, massacré par la Troïka dictatoriale du capitalisme arrogant... Nous tous, Européens ou Américains, sommes sous ce même diktat, avec gant de velours sur poing d'acier, très provisoirement...
-Il est urgent que les Palestiniens desserrent l'étranglement à mort du poing israélien sur la Palestine, avec le très indispensable secours politique de tous les gens lucides...
-Urgent aussi que les Syriens, Irakiens, Turcs, Iraniens, etc. puissent renverser leurs chefs de guerre de religion Sunnite-Chiite, instrumentalisée par l'impérialisme U.S. !
-Il est urgent que partout, nous continuons à créer nos zones d'après-capitalisme !...

*5- Les pouvoirs s’affolent un peu plus dans le grand-n'importe-quoi-du-moment-que-je-règne... avec discours démagogiques et mesures répressives, subrepticement attentatoires à nos libertés fondamentales : surveillances des « trublions » que nous serions, au prétexte, par exemple, de ne pas obéir à la minute silence imposée (Lille), etc. !

*6- Business as usual... : c'est l'ignoble ballet de jets privés pour la « réunion au sommet de Davos » du gratin des fortunés et leurs larbins chefs d'États, sur le thème du dérèglement climatique : voilà la réponse arrogante du vainqueur de la lutte des riches contre les pauvres. De Dieu-Fric, seule vraie religion régnante, traitant en sous-main toutes religions ou sectes. Car « diviser, c'est diviniser aussi, pour régner ».


Fraternités concrètes et idéologies abstraites

Partout, comme toujours, mieux que jamais, agissent dans le détail des sociétés les fraternités concrètes, locales. Dans les ateliers d'usines, là où ils survivent encore !... Chez les jeunes de quartiers, impatients et indociles, car souffrant d'injustes misères, alors qu'ils sont sollicités par le consumérisme, etc. : Mais qui les écoute vraiment ?

-« L'action sociale » ? elle est parfois bien dévouée, mais ne peut rien résoudre : chômage galopant, pédagogie scolaire très sclérosée, pouvoirs publics avec blablas démagogiques et actes très répressifs, souvent racistes.

-« L'action illégale » ? : elle embauche beaucoup de petits dealers, de bandes, forme des réseaux, avec liens vers la pègre et entraîne à bien des déceptions. Ou des prisons où se se préparer à récidiver ou bien se radicaliser, via fraternités nouvelles...

-« L'activisme idéologique » ?...depuis le grand délitement des « banlieues rouges »,
le thème de « LA » Révolution Sociale peut séduire un instant mais pas plus : car c'est le grand brouillard du « comment faire »... tout, tout de suite, concrètement ?
L'appel au Djihad est plus concret, avec l'idéal de l'accès à l'action, soit en terres d'Islam puisqu'envahie de mécréants, soit ici contre ces mécréants : on voit la suite...

Conclusion ? L'humilité et l'écoute. Le respect. La jeunesse a toujours été « décalée donc en avance » par rapport à beaucoup (trop) de résignés dans le peuple adulte. Elle a surtout raison de ne pas avoir de tabous nationaux genre « république, laïcité, démocratie » si ce ne sont que des mots abstraits... pour « justifier »(!) la pédagogie désuète de nos écoles, cet apprentissage à la docilité citoyenne de faire confiance aux bourgeois qui sont censés être capables de nous diriger... Vers des lendemains désenchantés ! :Vous n'êtes que le vieux monde décrépi du capitalisme d'injustices !
Pour la Justice Sociale établie par nos libertés individuelles d'acteurs sociaux, localement et partout... place au peuple de demain !

Zorba le Grec


Sous l'casque d'Erby

Que du bonheur !... Paix dans l'infiniment grand......on peut pas en dire autant dans l'infiniment minable terrestre !
Pas de doute ! On devrait remplacer les kalachnikovs et autres engins de mort par des télescopes !

Le Mouvement pour une 1re Démocratie

Nous vous invitons à prendre connaissance du manifeste du « Mouvement pour une 1re démocratie », cette initiative a pour but d’établir une première démocratie en France, ce qui suppose que nous ne sommes pas et que nous n’avons jamais été en démocratie. C’est donc un mouvement ambitieux puisqu’il cherche à faire ce qu’aucun pays n’a réussi à faire jusqu’à présent : mettre en place une véritable démocratie, gouvernée par et pour les citoyens.
 

Le manifeste


Actuellement le pouvoir politique sert trop souvent les intérêts de certaines personnes ou organisations au détriment de l’intérêt général. Se servir de ce pouvoir confié par le peuple contre l’intérêt général est un abus de pouvoir.

Ce fonctionnement inadéquat de notre système politique devrait être interdit par la Constitution. Mais cela n’est pas le cas actuellement car, entre deux élections, la Constitution donne, au sommet de notre société, le pouvoir politique à des politiciens professionnels sans contre-pouvoirs ou contrôles réellement démocratiques. De plus l’élection est en fait un leurre car elle ne donne en réalité qu’une capacité de choix restreinte voire nulle aux gouvernés qui élisent les gouvernants.

Le peuple n’est donc pas protégé et la situation ne peut qu’empirer car « tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». La Constitution doit protéger les peuples en dotant le système politique de mécanismes prévenant les abus de pouvoir. Elle est la clé de l’impuissance politique actuelle des peuples et des problèmes qui en découlent. Elle est aussi clé dans l’épanouissement des citoyens, notamment pour qu’ils fassent société face aux défis et changements de notre monde.

Nous désirons une nouvelle Constitution pour que, dans l’intérêt général, les citoyens, hommes et femmes adultes et responsables, puissent agir et décider politiquement tous ensemble et prendre en main leur futur et celui de la société, cette nouvelle Constitution établissant un système gouvernemental et politique plus vertueux.

Pour cela, nous souhaitons convoquer une assemblée constituante en veillant à ce que cette Constitution soit écrite dans l’intérêt général et le bien commun. Notamment, pour éviter les conflits d’intérêt, les membres de cette constituante ne pourront pas briguer d’avantage personnel comme un mandat politique suite au résultat de celle-ci. Ils devront aussi constituer un échantillon réellement représentatif de l’ensemble des citoyens de notre pays, nous proposons donc qu’ils soient tirés au sort en nombre suffisant.

Parce que ce n’est pas aux gens du pouvoir mais aux citoyens d’écrire les règles du pouvoir.


/!\ Si vous êtes encore convaincu que nous sommes en démocratie et que la situation dans laquelle nous sommes est tout à fait normal, logique et que nous ne pouvons rien y faire, nous vous invitons à prendre connaissance de ces différents liens.




vendredi 23 janvier 2015

Unité ou unicité, où est l'arnaque ?


« La peinture est belle, mais la coque est pourrie », disent, lapidaires, mes frères les bretons quand quelqu'un cherche à présenter une daube comme « l'affaire du siècle ». C'est un peu à cela que je pense avec le débat sur la laïcité dont la déferlante médiatique emporte tout sur son passage, à commencer par la raison, depuis la tragédie du 7 janvier dans les locaux de Charlie. De l'école à l'entreprise, des locaux du Pôle Emploi, de loin la plus grosse boîte hexagonale, aux banques alimentaires, une autre grosse boîte, ça cogne à faire trembler comme rarement depuis des décennies l'édifice mental d'un quidam au bord de la crise de nerfs. Un mot et un mensonge dans cette campagne de rééducation, comme si le peuple était cet enfant délinquant nécessitant un suivi judiciaire pour le ramener dans le droit chemin. Le mot : unité, ce qui inclut clairement dans sa définition, la pluralité. Nous en sommes loin. Le mensonge : « unicité », terme englobant subtilement domination et exclusion, puisqu'elle se désigne comme « unique », excluant de fait... l'idée de pluralité. Tordu ? Pas tant que ça… 
Un exemple, parmi d'autres, que je viens de saisir dans « Mes coups de cœur » pour illustrer le propos et qui ne manque pas de caféine. Il concerne Dame Aubry et la ville de Lille, dont elle est la Maire. La chose a eu lieu à l'occasion de la minute de silence ordonnée en commémoration des assassinats du début du mois. Pour « refus d'obtempérer », trois agents de la Mairie de Lille vont être sanctionner, a-t-elle fait savoir !
Voici, le courrier qu'elle a inspiré à Rudolf Bkouche, ancien professeur à l’Université Lille 1 dont je vous livre extrait et lien : 

Madame la Maire de Lille, 

J’apprends qu’il est question de sanctionner trois agents de la Mairie de Lille pour refus d’obtempérer à l’ordre de minute de silence organisée pour commémorer les assassinats de la semaine dernière. Une telle décision me semble incroyable. Comment la Maire d’une grande ville de France, de surcroît membre du Parti Socialiste, peut-elle se livrer à un tel manquement à la liberté d’expression des employés de la Mairie qu’elle dirige. 
Enseignant à la retraite depuis quinze ans, je peux vous assurer que si j’avais encore été en activité, j’aurais refusé cette minute de silence imposée par l’Administration. 
L’État, en la personne du Président de la République, a transformé l’émotion qui s’est développée dans le pays après les meurtres de la semaine dernière en opération à grand spectacle ; d’une certaine façon, cela relève de l’imposture. Il faudrait pour montrer patte blanche d’une part participer à une minute de silence imposée et d’autre part se réfugier dans le nouveau slogan à la mode « je suis charlie ». Cette participation à la bêtise ambiante serait ainsi la preuve que l’on condamne les assassinats perpétrés par des terroristes se réclamant de l’Islam. 
Il m’est impossible d’accepter que l’on fasse de ce rituel imbécile une preuve de bonne foi quant à la condamnation des assassinats. Ce serait prendre les citoyens pour des imbéciles prêts à accepter les injonctions des autorités dites supérieures. Ce serait imposer à ces mêmes citoyens une forme d’expression imposée et tout cela au nom de la défense de la liberté d’expression. Sans oublier que cette mascarade est une injure à la mémoire de Cabu et Wolinsky qui ont appris à nombre de personnes de ma génération la valeur de l’irrespect. Mais il est vrai que, Cabu et Wolinsky assassinés, il est préférable d’en faire des icônes, cela peut toujours servir.

Sous l'casque d'Erby


jeudi 22 janvier 2015

Journée du cailloudoux--doux

Poutou-poutou
Faisant mon tour ordinaire de lecture, en quête d'un peu de baume, le moral un brin en berne, je ne manque jamais mes rendez-vous chez les amis, parce que je trouve chez eux l'étincelle qui alimente ma très modeste motivation. Si chaque jour est différent à celui qui précède et à son suivant, il est une chose immuable, la récurrence des célébrations. Outre les saints du jour qui se bousculent au portillon comme autant d'affamés de la sainteté, il y a ces célébrations particulières dont nous sommes friands et qui nous aident à lutter contre l'oubli et à militer pour un monde enfin débarrassé des injustices. Je vous passe le détail de ces célébrations où l'on fête papa-maman-la-bonne-et-moi pour le plaisir de communier en échappant à l'horreur qui nous submerge. Aujourd'hui j'ai appris – j'ai découvert cela chez Olivier d'Oxymoron fractal, une mine –, avec un peu de retard, que hier, 21 janvier, c'était « la journée des câlins »! Cela m'a mis dans une joie quasi cosmique, tant mon inconscient semblait en attendre l'avènement. Le principe de cette journée particulière, nous dit-on, est des plus simples : « un individu [homme ou femme] propose, dans un lieu public, une accolade sans contrepartie et le manifeste par une petite pancarte sur laquelle il est écrit « Free hugs » ou « câlin gratuit ». L'idée de cette journée enthousiasmante, reprise depuis dans d'autres pays, a germé pour la première fois dans l'esprit du révérend Kevin Zaborney, dans le Michigan, un jour de la fin mars 1986, après avoir constaté que « la période située entre la fin des fêtes de fin d'année et la St Valentin était propice à la déprime. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'après avoir bénéficié de la chaleur humaine des fêtes passées en famille, un grand nombre de gens souffraient d'un manque de contact émotionnel [ce qui à mon humble avis est un chouia exagéré, mais bon]. Alors, plutôt que de les laisser patienter jusqu'à la Saint Valentin pour recevoir des marques d'amour, il était donc bénéfique d'encourager les gens, vers la fin janvier, à libérer leur affectivité. » 
J'ai beau être cool, affectueux, amoureux, ami-ami avec qui le veut bien, mais qu'on ne compte pas sur moi, ni aujourd'hui ni demain, ni plus tard, pour demander l'accolade à des individus de ce genre ou à celui-ci, ou encore celui-là, ou même à l'embryon que voici, la liste des proscrits ne s'arrêtant pas là, vous vous en doutez !...
Sinon, un gros poutou-poutou à tous mes amis d'ici et d'ailleurs !

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Sous l'casque d'Erby



mercredi 21 janvier 2015

Conte de la nuit qui vient

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Il est une fois un homme qui rêve d'autre chose que la fausse « belle paix » républicaine que voilà ! Un homme qui déteste qu'on l'oblige à danser la ronde des marlous, tube planétaire sur lequel les studios hollywoodiens ont misé et qui rapporte gros. Depuis l'attentat chez Charlie, plus moyen pour lui de vivre en paix avec ses convictions, sans qu'au moindre écart de langage, au moindre doute exprimé sur le bouillon musical qu'on le force à déglutir – parce que oui, c'est imbuvable ! –, un regard biaisé, plein de sous-entendu, culpabilisant, ne le place dans les bas rayons de l'étagère où il ne cherche nullement à y être. Que peut-il contre cela ?... La trouille est si fortement collée aux parois que même muni d'une canne et de la débistreuse pour éliminer les goudrons, après des heures d'efforts, le conduit de cheminée est toujours aussi sale et la facture aussi salée. Gueuler, comme il le fait assez distinctement devant le tas d'immondices qu'on lui déverse dessus, exigeant réparation ? Cela est aussi improductif que dangereux pour sa santé morale et peut-être bientôt physique. Car très vite, la microsphère, le village, le gouvernement, la nation, le monde, colportant des bruits absurdes, calomnieux, comme quoi le gars gentil que tout le monde connaît depuis des années, vire surréaliste, paranoïaque, fou, évoque complots, magouilles, coups tordus républicains, théories absconses, accusant notre belle république des pires sournoiseries ! Les rumeurs à son sujet vont d'un train d'enfer, chacun, pour préserver son bien-être, sa petite misère quotidienne, son « honorabilité », cherchant à se prémunir contre un tel fumiste, le fuit, détournant la tête ou changeant de trottoir à son passage, apportant dès lors son effort à la déconstruction de l'homme honnête, à le fracasser contre le mur aux fondations solides de la bêtise et de l'ignorance collective. De plus en plus isolé, enragé, mis à l'index par la communauté, mais accroché aux valeurs qui ont fondé la république, l'homme persiste et signe, cherche dans la poussière des manuels des vieilles formules, comme liberté, égalité, fraternité, dénonce, chaque fois que l'occasion lui est donnée, ce qui n'a jamais cessé, l'exploitation de l'homme par l'homme, la haine, l'esclavage, la misère, le crime, que sais-je encore… Fou d'une colère légitime, d'une douleur soudaine et néfaste, habité par le dégoût, cet homme sociable, jadis urbain, agréable de contact, charmant, plein d'une révolte généreuse, s'éloigne de la belle institution corrompue, fait le dos rond. Semblablement au marin pris dans le mauvais temps, il attend l'accalmie, que le ciel dégage ses saletés...
Aux dernières nouvelles, accusé de complotisme actif, il a été cueilli sans ménagement, à l'heure « légale », par une poulaille très remontée. Interrogé pendant des longues heures il a été mis à l'ombre dans un sous-sol spécialement aménagé pour les gars de son espèce, dans un cachot où seule brille la lumière de son esprit. Mais une chose est sûre, il le sait, il le dit, il le répète : si on peut emprisonner l'homme, le torturer, le réduire en bouillie, il n'existe pas de barreaux assez solides pour retenir la pensée.

Sous l'casque d'Erby

Ce ne sont pas les Tartuffes qui manquent ! Et en politique aussi !
« Couvrez ce sein que je ne saurais voir. » (Tartuffe, acte III, scène II) 

 

mardi 20 janvier 2015

2015 et BIG BROTHER

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Sous l'œil mythique de Big Brother, George Orwell décrit presque notre société « civilisée ». Dans « 1984 » la société totalitaire Océania est idéologiquement dominée par la classe au pouvoir (« le Parti », sa hiérarchie, sa novlangue, etc.) sur la classe des prolétaires (« mais les prolétaires sifflent et chantent » note sobrement l'auteur). Et l'on distrait au besoin cette masse anonyme inculte par de (fantastiques) « bonnes nouvelles » de guerres lointaines contre le barbare empire asiatique toujours contenu et toujours menaçant. Car très méchant... donc utile « ennemi » du si bon Big Brother !

*
Ce que ne prévoit pas ce schéma orwellien, c'est que le prolétariat de cet Océania réel (la société occidentale) s'est, progressivement, largement composé de migrants (ou descendants de migrants) venus de ce lointain « Empire du Mal » mythique : explosion démographique mondiale, migrations économiques du « Sud pillé » vers le « Nord pilleur » : faut bien survivre et vivre, non ?...
Ce qui n'est pas prévu par Orwell, c'est qu'au sein de ce prolétariat si composite se créent des violences nouvelles. Celles d'étrange guerre du pauvre au riche. Non plus sous forme de maquis pour guérillas de libération, mais sous forme d'audacieux raids et attentats très meurtriers, souvent kamikazes, au nom d'un personnage divin prétendument conforme à la tradition du pays d'origine, perdu et fantasmé. Raids et attentats de « fous de Dieu » contre la société civile « impie », faute de pouvoir tuer Big Brother (et pour cause, il n'existe pas plus que Dieu!) : tels sont, depuis septembre 2001 les grands attentats à New-York, Madrid, Londres, Bruxelles, Paris... Et, opportunément, ce barbu-féroce-islamiste succède au vilain-bolchevique-le-couteau-entre-les-dents d'hier !
En logique orwellienne, ce Big Brother (= les Services Secrets) est si machiavélique qu'il peut très bien « orchestrer » (par infiltration, manipulation-corruption...) de tels actes terroristes pour continuer à imposer sa « paix sociale » (défendre l'Unité Nationale, les Valeurs Occidentales, etc.). Ce schéma du grand-chef-d'orchestre est repris par diverses théories du « parfait complot secret»...
En fait, les services secrets tentent de noyauter, neutraliser ou manipuler des cellules terroristes, mais très souvent sans succès... : certaines sont trop secrètes, éparpillées, imprévisibles, voire simplement réduites à deux frères bien armés et aguerris !...

*Comment en est-on arrivé là ?*

*1- L'impérialisme occidental est depuis 150 ans si barbare, pilleur agressif et arrogant, dans le monde musulman notamment, que les populations humiliées, révoltées, instruites (bien plus sinon bien mieux), exigent immédiate dignité, avec grande colère justifiée... et actes parfois insensés.
*2- Le fait est que ces révoltes passent depuis 40 ans du terrain politique (libertés : indépendance nationale, justice sociale...) au terrain religieux. La raison principale de ce glissement est l'échec du modèle communiste, qui s'est révélé n'être (URSS, Chine...) qu'un leurre, après avoir animé beaucoup de partisans idéalistes (Iran, Afghanistan, Palestine, etc.). En plus, le modèle « pan-arabe » nassérien a lui aussi failli (éclatement du Baas en régimes dictatoriaux, renforcement des monarchies...) et le modèle social-démocrate réformiste (cf. Maroc, Liban, Tunisie...) est, pire encore, un leurre... car soumis au capitalisme, le grand barbare (cf. crise de nos pays occidentaux...).
*3- La Résistance Palestinienne a longtemps été, reste encore « phare » de ces résistances arabo-islamiques. Le fait est qu'Israël est, de loin, le plus arrogant des ces voleurs occidentaux. Et sous-traitant local de la stratégie (ce qu'il en reste!) américaine. Mais les générations se succèdent tant en Palestine que chez ses voisins, alors que croissent injustices, sociales et politiques, sous les énormes coups de boutoir israélien... et scandaleux complices arabes de fait :
*4- Oncle Sam inonde de ses dollars l'armée dictatoriale égyptienne, s'allie aux princes du pétrole, profite de la juste révolte syrienne contre la dictature pour manœuvrer cette résistance, et, après avoir envahi et détruit l'Irak continue de semer chaos et désolations autour du vrai conflit religieux sunnisme-chiisme que ce chaos irakien a ressuscité. Alors que Daesh fut lancé par de riches sunnites de la péninsule d'Arabie son amie, Oncle Sam attaque Daesh, se rapproche donc de son ennemi Iranien-chiite, lequel soutient le régime syrien ennemi d'Oncle Sam !: Une stratégie du grand n'importe-quoi du moment que ça tue tout azimut !!?? : cela ressemble furieusement aux descriptions de novlangue de « 1984 » où l'on ne cesse de réécrire « l'Histoire des amis et ennemis » sur fond de guerres lointaines incompréhensibles !
*5- Hier aux confins montagneux Afghanistan-Pakistan, aujourd'hui à ceux de déserts au Yémen, en Somalie, au Sahara et Sahel, prospèrent des centres politiques de la mouvance islamiste, des formations de guerriers djihadistes et des opérations d'envergure (Mali, Nigéria...). Et ce sont dans ces bases-là que se forment de futurs djihadistes agissant dans divers pays occidentaux, cas du massacre du 7 janvier au siège de Charlie-hebdo...

*
Le fait est que, au dépit de Big-B=NSA-CIA-and-C°, les hommes sont les mêmes au Kurdistan ou en Scandinavie, au Sahel ou en Alaska... : soumis au profit capitaliste, au système barbare qui vole et leur force de travail et leur dignité. Avec les « crises » structurelles du fonctionnement capitaliste, de plus en plus de femmes et d'hommes sont indignés, résistent, s'organisent, construisent et expérimentent. C'est la contre-attaque non-violente. D'autres préparent la violence... ou y passent. Faute de mieux certains s'égarent à l'aveugle djihad des Fous-de-Dieu, dont toi ou moi pouvons être victime... en plus d'être victime de l'exploitation capitaliste.
C'est une raison de plus d'œuvrer vite et bien à proposer mieux que cette folie déiste. Dans le délabrement socio-économique où plonge le défunt grand pôle occidental de la production industrielle, il y a des terrains de luttes sociales concrètes, qui foisonnent dans notre quotidien. Où s'investir chacun selon ses capacités : il y a essor nouveau de ces luttes sociales et culturelles multi-formes. C'est la vraie réponse de vie, guidée par la liberté et la justice, à la barbarie, celle du système dominant Dieu-Fric... et, en sous-produit, celle des Fous-de-Dieu.