lundi 30 janvier 2017

Par Hamon et par veaux !

ERBY - No comment !...
Contre toute attente Saint Benoît Hamon de la Rade de Brest – il est breton, ce diable d’homme – a botté les fesses à Manolo Valls pour se retrouver en haut de l’affiche afin de disputer le match de sa vie à l’occasion de l’orgie présidentielle dans trois petits mois.
Il doit se frotter le mandrin sous la bure le Saint Benoît d’avoir réussi à faire fermer le clapet au roquet catalan ! D’ici là, il devra faire fissa pour recomposer une famille politique disloquée pour la rendre présentable aux yeux d’un corps électoral tout aussi disloqué, avant de s’attaquer à ce qui semble être un chantier galère : réunir sous un même chapiteau toutes les composantes de la gauche. Pour cela, il va falloir qu’il benne de l’eau dans le picrate solférinien. Il peut d’ores et déjà compter sur le soutien sans faille de Martine Aubry, Jean-Marc Ayrault, Ségolène Royal et peut-être même Jadot le vert… Gast ! Si avec ça, le gars Hamon ne met pas l’oligarchie au pas, c’est à se cogner le melon sur le premier bloc de granit venu !   
Sans chercher à minorer la victoire éclatante du brestois, force est de constater que monsieur 49-3 a tout fait pendant de longues et pénibles années pour lui faciliter la tâche.
Quoi qu’il en soit, fort de cette victoire, les instituts de sondages le créditent d’ores et déjà de 15% d’intentions de vote, devant Méluche, 10%, mais derrière Fillon, Macron et la Marine, peu importe l’ordre d’arrivée. Quand on sait ce que ces projections sondagères ont donné aux Amériques et en Angleterre avec le Brexit, le pire n’est jamais loin.

Sous l’Casque d’Erby



samedi 28 janvier 2017

Madame et monsieur Fillon font le show !

Chanson du week-end, Femme de Fillon. Transmise par Erby, et c'est poilant. Au prix de la note de lecture de Madame dans la Revue des deux Mondes (quel monde ?), les caillardeuses et les caillouteux, ainsi que quelques milliers de chômeurs, n’auraient plus à se serrer la ceinture pour finir le mois !





Sous l'casque d'Erby



jeudi 26 janvier 2017

Les vicelards narcissiques

ERBY
Ciel, j’ai réussi ! J’y ai mis du mien pour échapper à tous les débats de toutes les primaires ! Au total cela fait 8 purges d’épargnées, rien que pour les ténors... Et vu comme c’est parti, je prends le pari – les temps sont aux paris – que je ne mangerai pas davantage le plat de résistance 100% OGM que les toqués de la cuisine électorale vont proposer d’ici la date fatidique dans les gargotes à une clientèle pas trop regardante.
Je sais que des vaisseaux anciens aux pavillons sombres veulent contrarier le destin. Qu’au-delà des miroirs des esprits corrompus s’amusent à nous faire courir de bureau de vote en bureau de vote comme si nous étions concernés par la qualité du bouillon démago qu’on louche dans les bols.
Tous ces faiseurs de miracles, sorciers de l’arnaque, fourguant des remèdes à des prix imbattables, fréquentent les mêmes cercles, ont foulé les mêmes cours de récréation, suivi, à peu de choses près, le même enseignement dans les mêmes laboratoires, pour ensuite, selon les opportunités, choisir dans quelle partie des allées du pouvoir le siège est le plus douillet au fessier, au nom de la république, cette putain protéiforme avec laquelle tout est conforme, cornaquée par des proxénètes notoires, parfois jugés mais rarement condamnés.
Tous ont eu droit à l’enseignement magistral de diverses techniques théâtrales sur la profession d’acteur, un peu comme on le fait au Cours Simon. Ce n’est pas parce que l’on joue avec talent les rôles de Clemenceau ou de Spartacus que l’on est l’un ou l’autre. Ce qui est important pour les acteurs, outre l’illusion qu’ils donnent, c’est d’empocher le cachet et jouir de la célébrité que le pouvoir procure.
Des années que cela dure cette course effrénée de vicelards narcissiques déterminés à devenir le prochain Grand Président du pays, sans que cela améliore de quelque manière la condition des ruinés de l’âme que nous sommes.

Sous l’casque d’Erby



mardi 24 janvier 2017

« Je n'irai pas »

Par Rémi Begouen

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On oublie très souvent qu'août 1914 est la date d'entrée de notre modernité sanglante, celle de la hideuse guerre industrielle, colossale, mondiale... qui depuis plus d'un siècle continue de surgir de nos jours n'importe quand et où.
En septembre 1916, un « poilu » blessé écrit : « La guerre dure depuis bientôt vingt-six mois, affreuse, impitoyable sur tous les fronts. Les morts se chiffrent par millions, les mutilés sont innombrables, les ruines inconcevables. Ce sont les mères qui pleurent leur fils, les veuves leur époux, et les orphelins leur père. Ce sont ceux dont le fils, le mari, le soutien est encore sur le front en train de se battre qui sont, depuis deux ans, dans des angoisses terribles : reviendra-t-il ? Peut-être est-il mort en ce moment, se demandent-ils sans cesse. Ce sont les soldats sur le front, loin de ceux qu'ils aiment, endurant les plus cruelles privations, passant des jours sans manger, des nuits sans dormir, couchant sur la terre à la belle étoile, passant les hivers dans l'eau, dans la boue, dans la glace, et perdant leur santé s'ils ne perdent pas leur vie ; ne sachant jamais à l'aube de chaque nouvelle journée si elle ne sera pas pour eux la dernière. Ils sont fatigués, dégoûtés de cette guerre interminable, plus barbare et plus impitoyable que toutes celles que l'histoire ait pu enregistrer jusqu'ici. »  
Ces lignes sont extraites de la fin des Mémoires d'un insoumis - « Je n'irai pas ! », de l'anarchiste Eugène Cotte (1889-1976), document inédit depuis un siècle, récemment publié grâce aux éditions « La ville brûle » en juin 2016.
Ce récit est foisonnant de vitalité, de vérité, celle d'un humble fils de pauvre paysan alcoolique du Loiret, et de son épouse analphabète et bigote. Il a une sœur qu'il soutiendra beaucoup, fille-mère à une salle époque. Le jeune Eugène sera un brillant élève de primaire catholique, d'abord très docile à l'Église, puis s'émancipant tôt grâce à un seul livre : Les Misérables, de Victor Hugo... : bien assez pour en devenir anticlérical, avant de devenir anarchiste !...
La beauté de l'écriture de Eugène Cotte est dans sa simplicité à beaucoup dire des mœurs de cette France rurale des années 1900, encore si archaïque, mais parcourue d'idées, via des journaux d'idées politiques socialistes-anarchistes (encore peu distinctes). Ainsi se forme avec appétit ce jeune rural très « éveillé » qui sera quarante ans travailleur manuel (ouvrier agricole, terrassier...) et de ces vrais intellectuels, autodidactes au cœur tendre qui ont les pieds dans la boue.
Eugène est un gaillard habitué à travailler dur 10 à 12 heures par jour, dans les champs, sur les routes ou chantiers. Fuyant la conscription en août 1910, il travaille en Suisse – il en fait magnifique narration – mais se fait arrêter lors d'une visite à Lyon. Sa volonté et sa constitution très solides lui permettront l'exploit d'une incroyable grève de la faim clandestine de 130 jours, pour simuler une maladie et se faire réformer. L'insoumis croit être débarrassé de l'armée mais la guerre éclate début août 1914 et même les réformés sont mobilisés, deux mois après les autres... : cette fois, par solidarité avec sa classe d'âge, Eugène accepte à contrecœur l'armée. L'antimilitariste se bat, très courageusement, deux ans. Jusqu'à cette première hospitalisation qui lui donne l'occasion d'écrire ce texte foisonnant. Celui d'un esprit libre, comme son aîné Élisée Reclus grand observateur du terrain géographique et social. L'un et l'autre abordent des questions toujours d'actualité sur l'individu, la société, l'éducation, la révolution libertaire...

dimanche 22 janvier 2017

Kakastrouphe !

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Aux Amériques, le Père Donald, les mains sur les deux bibles, a signé son bail sous l’œil inquisiteur de la C.I.A. à qui il jure fidélité à « mille pour cent » ! A cent pour cent, ça suffira !
A l’intérieur comme à l’extérieur, les Clintonmaniaks ne lâchent pas prise, multipliant les campagnes de diabolisation contre ce champion de la bagatelle que les électeurs d’une Amérique méprisée par les élites ont porté au pouvoir. Kakastrouphe !
Rien de nouveau sous le « soleil de Satan », puisque tel que ce monde a été configuré par le gratin, aucun Etat n’a besoin d’un chef pour le diriger, mais d’un bon figurant sur lequel la bienpensance focalise sa grande frustration. Manipulation grossière ! Faire campagne contre le très grossier Donald Trump, sous prétexte « féministe », comme cela s’organise un peu partout dans le monde, c’est cautionner la très hystérique Hillary Clinton à l’équilibre mental plus qu’inquiétant. C’est comme si on nous donnait à choisir entre la peste ou le choléra !
Ni l’un ni l’autre !
Épiphénomène hexagonal en ce dimanche de grâce : jour de vote en terre solférinienne pour désigner les deux premiers candidats de la primaire qui auront le droit de disputer un quatrième débat avant proclamation du vainqueur par le biais d’un nouveau vote. Vous avez suivi ? Aucune importance. Vu le charisme de bigorneau des postulants autant profiter du beau ciel pour aller s’oxygéner sur le bord de la grève en fredonnant un bon chant marin aux accents prémonitoires :
Loguivy de la mer, Loguivy de la mer
Tu regardes mourir, les derniers vrais marins
Loguivy de la mer, au fond de ton vieux port
S'entassent les carcasses des bateaux déjà morts.     


Sous l'Casque d'Erby


mercredi 18 janvier 2017

Manuel Valls dans la Gifle !

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Si la vie affiche un capital misère se développant de manière rapide et continue, elle offre parfois des menus plaisirs que nous ne pouvons bouder. Exemple Manuel Valls, échantillon improbable d’un futur président d’une Cinquième République moribonde qu’il faudra un jour enterrer.
Si sur les plateaux télé tout s’est plutôt bien passé pour Manolo, lors des deux premiers et très mortifères débats de la primaire solférinienne, les instituts de sondage sortant des chiffres à la diable, lui attribuant même des pourcentages flatteurs, sur le terrain, quand le candidat Valls part à la chasse aux voix, c’est une autre paire de claques.
Enfariné à Strasbourg, sifflé à Montpellier et partout où il met ses petits petons, ses partisans cachant avec des paravents des salles désertes, où il vient éructer quelques rudiments de langage politicard, pour que l’image n’en montre pas le vide, c’est à Lamballe, en Armorique, bastion d’irréductibles gaulois, qu’un gars de 18 ans a légèrement giflé avant d’être plaqué au sol par un malabar de la sécurité.
A peine le jeune « forcené » maîtrisé et remis entre les griffes des pandores que l’Hexagone avait droit à son pedigree : « le gifleur est majeur, proche extrême droite bretonne, déjà arrêté pendant l'Euro et pour trafic de stups »… Quelle dextérité !
Cela a peut-être permis à Manolo-de-la-guardia-civil de sortir le couplet que voici : « Il y a ceux qui contestent la démocratie et ceux qui l'incarnent. Ceux qui incarnent la démocratie ce sont les responsables politiques. »
J’ignore si ce que l’on dit à propos du jeune homme gifleur est vrai ou faux. En revanche, je sais qu’il y a en Hexagonie des milliers de personnes, voire même des millions, qui ne sont pas d’extrême droite, qui ne sont pas impliquées dans des trafics de stupéfiants, qui ne se font pas arrêter à l’occasion d’une compétition sportive quelconque, qui ont envie de claquer le baigneur au petit caudillo du quinquennat solférinien qui s’achève.

Sous l’Casque d’Erby



samedi 14 janvier 2017

MARINALEDA

Source
Parce qu’un jour arrive où le ras-le-bol atteint des niveaux stratosphériques. Parce que le bien commun n’est plus commun, mais pris de force par les forces invisibles du pouvoir, ceux dont le concept repose sur l’usufruit des créateurs de richesse, qui travaillent la terre, suent, maçonnent, jettent des ponts d’une rive à l’autre, pour unir et réunir l’humain, pour qu’eux, les profiteurs, mettent aux enchères, ton eau, ton air, ta respiration et jusqu’à la façon dont on joue à papa-maman pour leur bonheur de voyeurs-décideurs !
A force d’étouffer, le cobaye finit par cracher un feu incompris. Un feu sauvage, résultant d’une peur et d’une colère légitimes. D’un sentiment de justice séculairement bafoué ! Et le feu, ces saligauds de capitalos connaissent, ils en sont les Maîtres, puisque chaque fois que le peuple revendique un bien légitime, il est là pour arranger une guerre, de trente, de cent ans et plus,  s’il le faut, pour en terminer avec la « montée » des revendications du peuple. Ce peuple hideux, qu’ils méprisent et qui lui fait si peur.
Cela fut le cas en 14-18 et en 39-45… Cela fut le cas à toutes les « libérations ». Les peuples « fonctionnent » à la colère, eux aux coups de canons. Ils nourrissent la terre du sang avec lequel ils tirent le vin qu’ils dégustent dans les salons en dévoyant les faux derches d’un socialisme préfabriqué nourri dans la fosse aux serpents.
Cela se met en place aujourd’hui, avec la Russie, le Moyen-Orient, la Chine, partout où les puissants ont assez de larbins pour servir des desseins exterminateurs. Le mot est trop fort ? Je n’en ai pas d’autres sous la main ! Mais dès que le peuple réclame son bien, courbe l’échine et s’approprie la terre qu’il fait vivre et vibrer pour le bien de tous, c’est la guerre !
Nous sommes en Espagne, à  MARINALEDA. Autant dire chez nous, en Amérique Latine, au Moyen-Orient, ou n’importe où la bête immonde sévit toujours !


Sous l’Casque d’Erby

vendredi 13 janvier 2017

Les vents l'ont dit

M art' IN


A ce qu’il semble, il y avait un débat (le premier) de la primaire de gauche hier soir. « Round d’observation », observe la presse. Si elle le dit...
Pour ma part, j’ai suivi l’arrivée des vents par l’ouest et je vous garantis que ça décoiffe chez les druides !
Je l’affirme : le vent est quand même plus inspirant que l’aquilon fétide qui monte des plateaux télé dont le profil macabre n’inspire rien de bon !
Petit poème du weekend. Merci les vents !


Vent d’ouest

Un vent d’orgie
Déboule
Déroule
Au point du jour
C’est l’ouest des raclées
Des vitres brisées
Des cœurs isolés
Des regards pétrifiés
Des racines soulevées
Par le souffle affolé
C’est l’hiver
Mais c’est l’été
Ça hurle
Ça gicle
Ça fouette
Aux brisants écumés
Entre deux poussées
Les vents postent
Des prières effarées
Que le ciel lit sans broncher

Sous l'Casque d'Erby


mardi 10 janvier 2017

Ambiance électorale dans toutes les salles

Source Biz. Merci à lui
Parler avec le cœur est ce qu’il y a de plus risqué pour le corps et souvent pour l’esprit. C'est pourtant ce qu’il y a de plus nécessaire aussi.
Tout va mal pour tout le monde… Sauf pour les riches. Cette engeance qui achète la planète en claquant des doigts, pendant que vous, créateurs de richesses, peinez des années durant à acquitter l’accession à la propriété, cette prison que nous fabriquons de nos mains, les huissiers, ces garde-chiourmes, collés au cul pour « impayés », les banques absorbant le produit de notre sueur comme on gobe des œufs crus au petit-déjeuner.
Notre raison le sait, notre cœur le crie. L’Etat se tait ! Les riches s’en amusent. Plus le péquenot dégage une odeur de misère, plus il devient méchant envers son proche, son semblable, son frère de dèche, et plus le capitalisme exulte !
On meurt pour cela, en Lybie, en Syrie, en Palestine, en Irak, ou n’importe où le regard cherche un refuge pour apaiser la douleur.
C’est la floraison des psychopathes ! Ni Dieu, ni l’incantation d’aucun nécromancien n’effaceront les traces de cet âge primitif. On rince, on essore, on dékyste ! C’est la kermesse des barbares sur la piste.
Le goulot dans la gargoulette, le tafia descend à pleins courants. Coup d’amok dans les tuyaux, la vie pour oublier, ou pour ne plus se souvenir. Tu ne sais plus ton nom, ton adresse, ni même ton prénom. Tu n’es qu’un chiffre parmi d’autres matricules. Ta sueur, ta misère, ton sang, tes racines ne sont que des algorithmes séquestrés, encagés dans le placard des infamies.
Tu n’es qu’un pion de base sur lequel on dégoise autour de l’urne funéraire des campagnes électorales. On essore le tout-venant.
Roule, roule frénétique petit tambour, c’est l’état d’urgence. Ça grince, ça couine. On chasse, on élimine, les poussières infimes !
Merde à Vauban !

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Sous l’casque d’Erby



dimanche 8 janvier 2017

Les nuits difficiles – Dino Buzzati

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Que faire en ce weekend froid à pierre fendre et à l’actualité politique délétère ? Essuyer les vitres avec son museau en attendant que ça passe, ou prendre le temps de lire ou relire un bon livre ?
Henry Miller écrivait dans la préface « Les livres de ma vie», que quand il se revoyait, lecteur, il avait l'impression d'être quelqu'un en train de se frayer un chemin au milieu d'une végétation luxuriante ne cherchant « qu'à en sortir ! »
Sommeil ou rêve éveillé ? Emporté par l'ambiance, j’ai saisi dans mon grenier « Les nuits difficiles » de Dino Buzzati.
Recueil de nouvelles dont chaque élément, vingt-six au total, forment un tableau à l'équilibre parfait. S'il s'agissait d'une œuvre picturale, je songerais à Jérôme Bosch pour l'abondance des scènes et la folie du détail. Si cela avait été du cinéma, j'aurais évoqué Fellini et sa joyeuse propension à parler de choses graves avec la pureté d'un poète romantique, tant dans les deux cas la magie donne aux idées la saveur d'une indiscutable fraîcheur.
La vie, l'amour, la mort, jouent à pile ou face. Rien de nouveau depuis l’aube des temps. Puis, tiré de l'oubli, dans le subtil refrain que l'inconscient convoque lors de certains rendez-vous, le souvenir refait surface. On découvre alors l'extrême complexité de sa restitution dans l’esprit, le classement des émotions par époque et par ordre d'importance... Certains événements prenant alors la couleur que l'écrivain soumet au révélateur, le lecteur ne pouvant qu'applaudir à la découverte de son propre cheminement.
Quand on évoque Dino Buzzati, on parle souvent du « Désert des tartares », « Un amour » ou « le K ». Un peu moins de « Les nuits difficiles ». Pourtant, ce recueil de nouvelles, par la variété des sujets, dans sa gravité autant que dans sa légèreté, par le rire, le sourire ou le ricanement qu'il provoque est fondamental dans l'œuvre d'un maître conteur.
Qu'il s'agisse d'escalade, de confession, d’autoroutes, de journées perdues (ah, les journées perdues !), de « l'influence des astres », « ermite » ou « boomerang »…, la vie déroule dans ses peurs, dans ses joies et dans ses plaisirs toute l'étendue d'une palette extraordinaire et d'une planète mentale où le fantastique a une place de choix.
Rire seul, sans autre artifice que la force des mots et l'astuce des situations mises en perspective est en soi un très bon remède contre la morosité.
Non, monsieur Buzzati, les nuits ne sont point difficiles en votre compagnie !

Sous l’Casque d’Erby




mercredi 4 janvier 2017

Déraison et sentiments

ERBY
Avez-vous entendu jargonner de la perversité temporelle ? Ce truc qui émoustille ceux qui veulent échapper à quelque chose ou réparer ce qui a précédemment été mal ou pas fait du tout ? Des semblables qui cherchent dans le « rêve » un refuge temporaire pour échapper à la déconfiture de l’esprit.
Le temps va et vient comme feuille morte écrasée par des hivers proches et lointains, ne manquant pas l’occasion de nous refaire le coup du coucou en rappliquant dès le printemps. Ah, le frisson du temps jadis où tout était beau et bleu comme un ciel éternellement bleu et des oranges aussi grosses que des pastèques !
Installé dans le salon, vous vous voyez transporté par simple autosuggestion sur une terrasse côté sud, bercé par le gazouillis merveilleux de piafs fantastiques, les arpions baignant dans l’eau turquoise, les paupières apaisées... En fait pas du tout ! Hier comme aujourd’hui, la boîte à manivelle vous joue des tours. Aujourd’hui comme hier, vous vous trouvez quelque part en milieu hostile, cerné par des loups affamés, pas une escarbille à vous mettre sous les dents pour chasser un encombrant bout de castor coincé dans un creux de ce qui reste de votre rangée ; des ours surexcités, jouant les colonisateurs par la pénurie de saumons, vous tombant sur le paletot, excités par la chair fraîche d'humains en état de décomposition mentale, ou par des ex-ministres voletant comme des drosophiles à l’idée d’un futur festin national.
Où suis-je ? Que dis-je ? Qu’écris-je ? Oh la vilaine perversité temporelle !
Si je parle des élections continues dans une France en état de « guerre civile », on me reproche l’oubli palestinien, le mur israélien, Gaza, sa violence, les victimes qui mangent le caillou à pleines dents, sans la moindre goutte d'eau pour soulager le gosier. On pensera que je suis un « mauvais frère », peut-être même un « mauvais à tout », de ne pas chercher la « bonne conjugaison »...
Si j’aborde la Syrie et son usinage terroriste par des États pervers ; des prémices d’une Troisième Guerre Mondiale pour mieux soumettre l’insurrection qui vient, me voilà de fait devenu un poutinien malfaisant, vassal de je ne sais quel chef sanguinaire, sans que je ne sache davantage pourquoi...
De fait, j’oublie d’évoquer un bon tas d’injustices, et pas des moindres, parant à ce qui me semble le plus « urgent » sur le sol que je foule… Ai-je tort d’être comme je suis ?... Ai-je tort d’être insoumis aux règles décrétées par des manipulateurs sans frontières ?...
Si je parle d’élections dans une France qui boit pour ne pas perdre la raison, on me dira, plus ou moins gentiment : « Oui, bof, il y a mieux à faire ailleurs !... Mais la Grèce ?... Mais le Portugal ?... Mais l’Espagne ?… Et le Soudan  dans tout ça, t’en fait quoi ?... Et l’escroquerie du climat ?... »
Atroce ! Tellement atroce, que j’ai le chicotin qui chavire en Méditerranée ! Cette mer qu'on dit fermée et qui l'est pour des milliers de naufragés qui n'ont pas eu le plaisir fugitif de crier Terre !
Entre 7 et 9 millions de pauvres, vivant sous le fameux « seuil de pauvreté » en Hexagonie, se disputant bouts de cartons et trottoirs interdits, faisant une queue humiliante devant les banques alimentaires ?... Aucune importance, puisque plus loin l’horreur est ô combien plus distrayante !
Mais de quoi on parle ? Des pauvres du monde à nos pieds, partout où l’on pose un arpion, ou de la stratégie générale d’un capitalisme de la mort pour tout détruire sur son passage en nivelant par le bas ? Mais de rien, puisque c’est toujours plus loin qu’on sert les meilleurs plats !
Voilà à quoi ressemble la perversité temporelle en ces jours d’après fêtes : passé et futur se mélangent les pédales pour nous faire perdre définitivement le cap !
C'est cela, le sort des insoumis ?

Sous l’Casque d’Erby



lundi 2 janvier 2017

François Hollande, l'Avant 1er

ERBY
2017. Déjà !
La presse le claironne : « 2017, une année avec six week-end de trois jours » ! Si la nouvelle est bonne, on ne nous dit pas tout : que penser de ces millions de chômeurs, des SDF et autres pauvres qui jouissent depuis des années du week-end à 7 jours, sans même avoir lu une seule ligne du « Droit à la paresse » de Paul Lafargue ? Que voilà un privilège qu’il faut abolir urgemment, parole de  sans dents !
Un autre bidule de fin et de début d’année. Après ses vœux sous forme de mise en garde – le danger Le Pen-Fillon, les valeurs de la France éternelle et l’état délétère de sa gauche avant les prochaines échéances électorales –, François Hollande, en bon chef de guerre, s’en est allé en Irak pour passer en revue les forces spéciales françaises qui, dans le cadre de stages d’un programme de formation accélérée, forment les forces spéciales irakiennes à éradiquer du terroriste, ce qui dans l’esprit de notre Croisé est une manière de « prévenir des actes terroristes » en Hexagonie. L’Etat Islamique peut trembler !
Profitant de cette mise en bouche il a piqué une pointe jusqu’en Corée du Nord pour remonter les bretelles à cet Apollon de Kim Jong-un pour lui faire arrêter le bricolage d’un missile balistique intercontinental, dont même les abeilles ne ruchent pas mot. Après une séquence hyper-musclée entre rondouillards, Kim Jong-un a annoncé à son peuple son désir de quitter ses fonctions pour désormais consacrer sa vie à la méditation dans un monastère Shaolin sous les vivats libératoires de ses sujets !
Poussant le culot jusqu’à l’extrême limite de la témérité, Roi François, boosté comme un zèbre à la saillie, que rien n’arrête, piratant les comptes Twitter d’Obama et Trump dans le bureau ovale, a envoyé de tweets comminatoires en caractères cyrilliques à Vladimir Poutine pour lui expliquer qu’il venait de terrasser les deux marlous qui foutaient leur zone planétaire et que, lui, François l’Avant Premier, s’apprêtait à faire de la Russie, à l'instars d'Israël avec la Palestine, l’annexe d’un Hexagone expansionniste !...
Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle de l’ensemble de ces… ex-dirigeants !
La France règne sur la planète et l’enseigne « Je suis Charlie » est devenue une industrie de produits cosmétiques !

Sous l’casque d’Erby