lundi 27 février 2017

Je vote Méluche !

M art' IN
Billet rapide. Demain soir, les amis, je serai à Brest à 19h30 au plus tard. Je vais zieuter et esgourder ce que Méluche dit et répète depuis un bout de temps à l'Arena en réunion publique. En direct-live !
En électron libre, je me pointerai avec la double intention de voir un coucher de soleil, comme la lumière bretonne en a le secret, et, peut-être aussi, l’idée d’une aube nouvelle aussi lumineuse que cette France historiquement coupée en deux, l’insolence oligarque obligeant par tous les moyens de ses pouvoirs politiques et médiatiques la libre existence de la partie faible, ouvriers, rejetés du monde, incompris et autres écrasés par la finance, à grattouiller la misère au-delà de la misère, au profit de son seul profit. L’idée de vivre chichement sans avoir à supporter le poids de l’insolence capitaliste, de son CAC40, est non pas une erreur, mais une nécessité ! Y arriverons-nous ? Je le veux, mais… Tant pis si je rêve !
Voter Méluche aux prochaines ? Je vais le faire. Je le ferai avec une certitude, celle de la faible influence d’un carré de papelard dans l’urne translucide, sur laquelle les bookmakers parient déjà la sueur et le sang des peuples. Je le ferai, sachant d’expérience qu’il y a toujours loin de la coupe aux lèvres. Sachant que toute élection est un cadre et que hors ce rectangle ou ce carré officiel rien n’est plus informe que l’idée qu’on nous oblige à accepter en nous faisant croire que le libre arbitre est une denrée personnelle, voire une idée internationale !
Je le ferai, parce que, après avoir été baladé, comme nous tous je crois, voté pour tant et tant d’escrocs depuis 1981, assisté  à tant de spectacles désolants et à la mise au pas des sociétés au profit d’une finance obscure et malfaisante ne plus se soumettre est non pas un devoir mais un besoin impératif !
Quitte à voir du bordel tous azimuts, autant en être conscient et aller jusqu'au bout ! 

Sous l’Casque d’Erby


dimanche 26 février 2017

Zyzycal Touareg

M art'IN
Une semaine écoulée que je n’ai vue, ni sentie, pas plus qu'effleurée. Tout pareil que la vie. Ça file à une vitesse ! Même qu’on ne la passe qu'à penser à ce souffle ultime qui va forcément finir par avoir raison de tout !… Et qui flanque de ces chocottes que c’est horreur à imaginer. Tellement peur de la mort que ça rend malade la vie durant des personnes qui débordent de santé ! Mais, je vous rassure, tel n'est pas mon cas, puisque j'envisage d'atteindre, bon an, mal an, mes 118 ans d'âge ! A 120, cela semblerait fort prétentieux. Je reste modeste.
La France, notre belle France, est en faillite politique. Depuis combien de lustres ? La terre d'asile du vote utile a besoin d'être flinguée ! Tout arrive à qui sait attendre, din-dan-dong !...
Je ris, adossé au mur de mes doutes, de mes fantasmes, l’air de celui qui manque terriblement d'oxygène !
Vous ignorez (ou vous ne l'ignorez pas) ce que c’est qu’un Touareg, en dehors du bleu d’Epinal ?...
Voici une approche parmi beaucoup d'autres.
On décille. On ouvre les écoutilles.
Peut-être que la correspondance éveillera un peu de lumière dans les poubelles du cerveau. Ces corbeilles qu’on ne vide jamais, qui s’entassent, s’entassent dans la benne des esprits jusqu’à devenir des montagnes inexpugnables. 
Zyque !


Conte Touareg _Algerie,Libye,Niger,Mali
  
Desert Sessions: Tamikrest
  

Festival Toureg au Mali
  

Festival Afoukada 




Sous l'Casque d'Erby


vendredi 24 février 2017

Quand vient le mauvais vent

ERBY
Quand tout va, tout va à tout va.
Macron-Bayrou, Hamon-Jadot, son écolo-alibi (la définition donne strapontin) ; Marine et ses arnaques, dont elle ne veut en entendre parler ni davange en parloter devant la maréchaussée ; Fillon, sa femme et ses avocats de biftons-fistons planqués à l’ombre, ce n’est plus une campagne présidentielle, c’est une campagne de mis en examens !
Devant une telle déchéance généralisée, que reste-t-il de propre chez celui qui se lave tous les jours, qui sent l’huile essentielle, qui présente propre de sa personne au milieu du fumier ?...
La poésie, rien d’autre


 Quand vient le mauvais vent

Ne plus voir
Ne plus entendre
N’ayant que l’odorat
Pour percevoir et comprendre
Tout saisir à la moue, au clin d’œil
Du profil de l’être
A la bouffée egomaniak
De l’instant qui naît à l’instant centrifugé
Souffle chaud
Larme glacée
Les choses qu’on dit
Les choses qu’on vole à la vie
Songes bercés les yeux plongés dans les déchets
Quand le cœur désarmé
Se blesse sur les murs de l’ordure
Comme un feu noyé dans un sanglot
Sans bout de bois pour le ranimer
Parce que rien ne tient
Parce que tout s’en va
Alors que la vie danse le printemps

Sous l’casque d’Erby


lundi 20 février 2017

L’amour impossible

ERBY
Si la perspective en peinture ou en photographie est la technique représentant un objet sur une surface plane tel qu'il apparaît à distance par rapport à une position donnée et à l’impression qu’elle procure à l’observateur, elle s’ancre aussi dans un projet d’avenir dans le registre politique et sociologique, dont la ligne la plus directe est : droit au but, virages compris. Or les choses ne sont pas aussi simples que l’esprit le voudrait. Autant dire que les carottes sont loin d’être cuites, tant la vue de tous et de chacun est capricieuse et seulabre devant… la perspective ! Pareil que lorsque l’on fait cuire des pâtes : al dente ou molles ?... T’as pas fini de surveiller le feu sous les gamelles, ni d’entendre des remarques de la part des convives une fois présentées. J’aurais fait comme ceci, moi comme cela... C’est tout juste si on n’a pas envie de répondre : « mélangez les deux et foutez-moi la paix ! »
A l’heure actuelle, la perspective se résume à cette quatre ou cinquième dimension qu’aucun télescope ne détecte et dont on parlote à longueur de perspective : la terre est-elle ronde, plane ou ovale ? Est-elle suspendue comme un luminaire fixé au plafond de l’univers, telle une touffe de crins prête à quitter la peau du crâne ou c’est encore autre chose ? Ou, ne lésinons pas avec les moyens, une fois arrivé au bout du plat, ne nous reste-t-il plus comme solution qu’à rebrousser chemin pour trouver les bouts manquants dans les points cardinaux ou nous précipiter dans le vide absolu ?...
Ainsi donc, ne manquant pas de perspectives – plaignons-nous ! – partant du bocal pour se projeter dans le global, voire le trou noir intégral, nous voici dans ce que l’Hexagonie a de plus ragoûtant à offrir en ce lundi quelconque à ses sujets : l’impossible histoire d’amour entre le solférinien Benoît Hamon, miniature de François Hollande, et le très hologrammique et remuant Jean-Luc Mélenchon dont la faconde désarmante et la pugnacité instillent un second souffle quand on en est à bout...
L’un a le vin, l’autre la carafe d’eau. Mais quelle mesure d’eau dans le verre de vin ? L’un propose, l’autre grimace. Que d’eau ! Que d’eau ! Que d’eau !...
Faut-il y croire ? Faut-il envoyer une sonde pour mesurer le degré d’obscurité, ou faut-il chercher dans la longueur de la pellicule le négatif d’une vérité dont la graine germe dans les champs de la perspective ?...
On me l’avait dit et je ne voulais pas le croire. On me l’avait répété et je ne voulais pas l’entendre : « Vous verrez, ces journées interminables où les lampes restent allumées et que la clarté se fait rare. Vous apprendrez ces jours où les choses se perdent dans la brume… »
Sur ce, m’en vais faire la causette à mon jardin, au crépuscule, il a des choses sublimes à m’annoncer pour les jours à venir.

Sous l’Casque d’Erby



samedi 18 février 2017

Pauvre Antoine Lemerlot !

ERBY
Mon Oncle Joe, sur une proposition d'Emma, reprise par Célestine proposent de placer dans un texte cette liste de verbes inventés :
scrafouiller, vernifler, courouler, hurlir, cagnasser, berçoir, violoner, vichtailler, crascatuer, pirpurer, trochoir, loloyer, hurspender, sisselir, épurler, écriper, scrafougner, groudir, flagir.
Ayant trouvé l’idée plus bandante qu’un énième papelard sur les faits et méfaits des candidats à la présidentielle 2017 je me suis laissé embarquer avec plaisir et un brin d’anxiété, étant donné que c’est la première fois que je me livre à ce genre d’exercice. Voici :

Tandis qu’il se scrafouillait le tarbouif à la recherche des Mines du Roi Salomon, il turbinait touffu pour sortir du pétrin dans lequel il s’était crascatué, s’il voulait éviter de passer une partie de son temps futur à violoner de la ruminance dans une carrée insalubre et surpeuplée.
C’est ce que lui avait laissé entendre l’avocat venu lui rendre visite pendant la garde à vue. Ça cagnassait sévère sous les crins et pour tout dire, Antoine Lemerlot commençait à vernifler du mauvais dans le berçoir des illusions. Une blinde qu’il versait au défenseur pour lui faire scrafougner son affaire avant le printemps. De quoi hurlir du tricot à rendre jalouse Pénélope en personne. La perspective lui fourguait la transe, tant sa passion du tricot n’est pas sa vocation première.
Une trentaine de manteaux en chinchilla qu’il avait enlevés des portants et jetés en vrac dans la camionnette, entre deux et cinq heures du matin. La plupart bradés à des copines de troquet pour l’épate, en échange de quelques verres à boire. Cela valait-il la peine de se loloyer 4 piges au cabanon ? D’autant plus stupide qu’il ne savait pas ce que c’était que le chinchilla. Il avait trouvé ça plutôt swag, mais de là à penser… Ce n’est qu’en ligotant le canard après la choure qu’il a vichtaillé le prix que ça coûtait. Il se souvient avoir ouvert des quinquets à faire courouler de plaisir le procureur du tribunal qui ne manquerait pas de l’enfoncer, comme on plante le couteau dans un rouleau d’andouille.
S’il avait échappé à l’effraction, il n’était pas entré par la porte, il avait percé un « trou d’homme » au vérin hydraulique dans le mur, et dans ce cas la loi ne prend pas en compte l’effraction, il y avait cependant vol qualifié. De quoi pirpurer du trochoir s’il voulait voir bourgeonner le printemps sisselir du forsythia, épurler du magnolia, groudir de la sève à faire flagir de vergougne un hiver triste à mourir. Il ne lui restait plus qu’à croiser les salsifis et hurspender le très haut pour qu’il se montre commisératif avec le très bas.
Mais à quoi bon s’écriper le corgnolon triturant sa misère entre quatre murs, puisqu’elle vous tient déjà dans ses serres...

Sous l’Casque d’Erby


mardi 14 février 2017

Macron, le bidule qui trottine

ERBY
Plus on lit, plus on décortique, plus on s’entortille l’esprit avec des questions sans réponses… Ou alors, quand on en trouve une, mille autres font la queue pour corrompre ce qui vous reste des fonctions cognitives.
Après avoir compénétré l’élection américaine permettant à Donald Trump, peut-être le quidam le plus représentatif de l’esprit amerloque, d'être élu président, opérant un virage à 180 degrés, Vladimir Poutine, russe sournois, envisage une chasse en Hexagonie pour s’offrir la tête d’Emmanuel Macron en l’empêchant d’accéder au second tour de l’élection présidentielle, pour, dit-on, nous fourguer Marine Le Pen à la place. Ni plus ni moins !
C’est la toute dernière rumeur colportée par Richard Ferrand, secrétaire général d’En Marche ! et reprise par l’Express, propriété de Patrick Drahi, dont le directeur de rédaction n’est autre que Christophe Barbier, sorte de petit bonhomme de neige craignant le soleil comme d’autres se méfient de la peste bubonique.
Gare à la gerbille de Mongolie !
Prenant cependant soin de ne pas citer nommément la Russie comme étant le moteur de multiples attaques informatiques du système numérique, le secrétaire général du Bidule qui Trottine parle de « puissance étrangère », évitant par le fait le conflit diplomatique qu’une telle accusation pourrait provoquer. A la question de savoir d’où viennent ces « milliers d’attaques » dont le macronisme est victime, la réponse est on ne peut plus suggérée : des frontières russes !
Si la ficelle est grosse, la réponse est on ne peut plus vaste. Exemple des frontières de la Russie, pour ce qui concerne la partie principale :
Au nord-ouest, les frontières avec la Norvège et la Finlande, entre l'océan Arctique et le golfe de Finlande (1 536 km).
A l'ouest, les frontières avec l'Estonie, la Lettonie, la Biélorussie et l'Ukraine, entre le golfe de Finlande et la mer Noire (3 045 km).
Au sud, les frontières avec la Géorgie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, la Chine (1er segment), la Mongolie et à nouveau la Chine, entre la mer Noire et l'océan Pacifique (3 485 km).
Avec l'oblast de Kaliningrad, frontières avec la Lituanie et la Pologne (433 km).
Avec l'enclave de San'kovo-Medvezh'e, petite frontière avec la Biélorussie.
Qui sera élu « Pays pirate de l’année » ?... Le gouvernement prend la chose au sérieux et la DGSE mène l’enquête !

Sous l’casque d’Erby



mercredi 8 février 2017

Vite, du balai !

ERBY
Dans la France du XXIème siècle, comme dans celle du siècle précédent, les politiciens font de la politique, autrement dit, font des affaires. Des bonnes et de moins bonnes, quand le succès se fait la malle et qu'on les retrouve bafouillant de l'approximation devant les tribunaux.
Alpagué les mains dans la confiote, François Fillon, dernier d’une série de maquignons épinglé, se défend avec l'énergie d’un desperado pour éviter le naufrage. Il en va non pas de sa carrière politique – la caste a plus d’un tour dans son sac –, mais de cet orage violent qui pourrait le priver de concourir à la magistrature suprême. Et comme la part de gâteau est appétissante, sa famille politique, un temps déstabilisée par le scandale, serre les rangs derrière son champion lui assurant l’entière solidarité. On ne sait jamais…
Salement touché par ce coup à l’abdomen, le souffle court, mais le verbe haut, poussé par la furie, il a pris sa plume d’oie pour écrire une lettre aux français pour leur dire combien tout cela est ignominieux. Qu’il est transparent comme du verre. Mieux vaut en effet s’adresser à Dieu qu’à ses saints, n’est-ce-pas. En l’occurrence le peuple, cette manade de bestiaux qu’on conduit à travers plaine jusqu’aux portes de l’abattoir. Et que dit-il dans sa bafouille, le coureur automobile ? La même chose que Cahuzac, Lagarde, Tapie, Copé, Sarko, Woerth, Balkany, Juppé et tant et tant d’autres agrafés, sans évoquer tous ces élus qui attendent leur tour pour une visite guidée au premier tribunal venu…
Si les politiques font des mauvaises affaires, les poulardins font des sales coups. Comme d’habitude. Désinhibés par un pouvoir qui leur a donné carte blanche, ils libèrent leurs bas instincts se livrant à des orgies répressives chaque fois que l’occasion se présente. Et quand l’occasion se fait rare, ils la provoquent. Suite à la bastonnade d’un jeune gars suivie d’une sodomie avec matraque, ce qui a nécessité une opération urgente de la victime, depuis trois jours Aulnay-sous-Bois est en feu. Des policiers procédant à des « tirs de sommation à balles réelles ».
Même si les policiers auteurs de ce délit ont été suspendus par l’autorité de tutelle et mis en garde à vue, c’est beaucoup plus haut qu’il faut chercher les coupables.


Sous l’Casque d’Erby




mardi 7 février 2017

Annie Saumont n'est plus

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Je déteste toute forme de célébration post-mortem. L'avalanche hypocrite est trop insupportable pour que je me laisse emporter par le trémolo des violons. La traductrice et nouvelliste Annie Saumont n’est plus. Je l’apprends en ouvrant Oxymoron fractal.
Je m'aperçois que depuis que je propose les modestes chroniques sur les livres aucun auteur féminin n'a eu droit à mes « faveurs ». Ne voyez là aucune intention d'ostracisme de ma part à l'égard des frangines. J'adore lire les écrivaines. Elles ont, tatouée sur la pulpe des doigts, la formule de secrets envoûtants.
Je laisserai de côté, évidemment, les Yourcenar, Beauvoir, Duras, don j’ai beaucoup aimé l’après-midi de monsieur Andesmas. J'aime chez l’écrivaine le sens inné de la surprise et cette façon particulière qu'elle a de vous faire croire que vous avez du génie sans éprouver d'autre sentiment que celui de vous avoir aidé à vous surpasser, même si vous êtes passablement idiot.
L'ami qui m'avait fait parvenir le recueil « Le lait est un liquide blanc » s'était donné la peine de le dédicacer comme suit : « Même si on meurt bronzé, faut pas mourir idiot. » Il l'avait lu, aimé et éprouvé l'envie immédiate de le faire tourner dans le désert fourmillant de mon insularité.
En littérature, l'art de la nouvelle nécessite beaucoup, beaucoup de talent, disent les spécialistes, même si Norman Mailer, estime que la chose ne vaut pas tripette, comparée au roman… Cela ne s'apprend ni ne s'improvise pas. L’art de la nouvelle c'est comme les grains de beauté : on naît avec ou pas. Combien d'amateurs s'y sont cassé les dents, y compris monsieur Mailer, dont le Caillou au paradis ne quitte pas le seuil de l'introspection ? Cela ne fut point le cas de Madame Annie Saumont dont l’art de la délicatesse n’a d’égal que la formidable brutalité de certaines séquences avec lesquelles elle nous essuie le museau. Si vous n'avez pas lu de cette grande dame le moindre livre, il n'est pas trop tard pour se laisser aller à la découverte d'un esprit d'une rare et belle subtilité.
Parmi la quinzaine de nouvelles (toutes excellentes) du recueil « Le lait est un liquide blanc », Iéna est un tout immarcescible : une bataille napoléonienne, le nom d'une station du métro parisien et une rupture amoureuse. Un peu plus de trois petites pages pour un voyage d'une extraordinaire simplicité.
C'est qu'elle a un sacré volume de jeu, la dame, pour employer une expression très tendance chez les commentateurs sportifs. Voici ce qu'elle écrit. Ne vous fiez pas à la ponctuation, c'est la sienne et c'est très bien ainsi : « les déchirés les transpercés les fracassés les éclatés. Maudits, écrasés, mutilés, rompus, éviscérés. A Iéna. Ceux qui n'ont pas su échapper à la conscription, qu'on a débusqués hors de leurs cachettes, ceux qui se sont vendus pour une maigre solde. Ceux qui ont revêtu l'uniforme par simple désir de gloire. Par jeu. Par bravade. Fiers de servir un homme qui se prend pour un dieu. Ceux qui ont accusé le Destin quand déjà les balles leur traversaient le torse, quand la baïonnette leur ouvrait le ventre, quand un boulet leur arrachait les couilles. »
Pour son talent, pour sa finesse et pour sa force, lire ce livre de nouvelles, plein de bonnes nouvelles, est la meilleure manière de célébrer la femme non pas une fois l’an mais tous les jours de l’année.

Sous l’Casque d’Erby



dimanche 5 février 2017

Dimanche zyzycal

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Nous voici dimanche, la tempête fait rage, aussi bien dehors que dans les crânes. Pour la peine, je nous propose un p’tit aparté zyzycal. Un Duke Ellington pris à la volée pour commencer.
Saviez-vous qu’avant de s'intéresser à la zyque, un accident en somme, le Duke était fada de baseball ? C’est quand il reçut un coup de batte sur la binette que sa mater jugea préférable de l’inscrire à des cours de piano. Beaucoup moins dangereux à son goût. Saviez-vous que le lascar avoue dans l’une de ses multiples biographies avoir manqué plus de cours de musique qu’il n’en prenait ?... Mais quel frimeur ! Osons imaginer ce que cela aurait donné s’il s’était montré plus assidu ! Je ne vais pas me fouler la coloquinte à vous fourguer la filante et les déclinaisons qu’on s'autorise pour faire exhaustif, avec notes techniques et tralala. Si ça vous branche, vous êtes assez grand pour (re)découvrir le reste chez votre meilleur ami, si ce n’est déjà fait... 

 « Take the A Train »



Django Reinhardt - Mystery Pacific - Paris, 26.04.1937


La zyque étant de nature capricieuse, comme une onde, me voici godillant au large des étendues de sable chaud, à quelques encablures de chez nos cousins américains et pourtant ailleurs. Cela vous inspire quoi ? Moi, c’est radical, je file vers la baie des cochons et je m’en éclate une sans coup férir. Avec Tito Puente ça timbale de tonnerre !

Tito Puente - El Rey Del Timbal
  

On ne se quitte pas en pleine dégustation sans un clin d’œil au plus libidineux des cubains de mon cœur et à sa murge de toujours.

Compay Segundo & Pío Leyva – « la juma de ayer »



Sous l’casque d’Erby


vendredi 3 février 2017

Les sales affaires

ERBY
Comment échapper au piège quand on est fait comme des rats ? Faire l’autruche : creuser un trou dans le sable pour y abriter ce qui reste de cervelle non abîmée ? Se retirer dans un monastère lointain pour expier les excès d’une vie peccamineuse ? La belle et Grande évasion !
Tel est le scénario échafaudé dans les grands studios pour détraquer le mécanisme de la pensée, ne gardant à portée de peur que la masse moyenne de quidams, celle qui donnera les bons chiffres au panneau d’affichage à la toute fin du spectacle. Les medias n’étant pas avares de ce type de falsification en rediffusent séries et remakes jusqu’à ce que les cerveaux ne soient plus qu’une boule pâteuse modelable : nous serons ce qu’ils souhaitent que  soyons : fiers de penser que cela est le fruit de notre libre choix...
Il est libre Max. Y´en a même qui disent qu´ils l´ont vu voler
J’avance avec prudence dans ce brouillard. Je fonce à l’aveugle. Je fredonne tout et n’importe quoi, juste pour me rassurer dans la nuit sans étoiles, puisque je ne suis qu’un misérable rongeur pris dans la ratière. Un rat de laboratoire sur lequel on teste tout une batterie de remèdes. Je ne suis qu’une petite souris dont on modifie l’ADN à volonté. Toute petite bête de rien du tout, bidule sans importance dont il faut éradiquer le surnombre, peu importe que le bidule en question ait une vie, un cœur qui fait tic-tac, qui ralenti ou accélère au rythme des émotions, son corps et son esprit sont colonisés. Sa liberté confisquée !
Aujourd’hui Fillon est en partance, poussé par les vents mauvais des sales affaires, ne tardant pas à poser son barda, comme jadis DSK, et d’autres avant eux…
Aux suivants !  A qui le tour ? Macron ?... Marine Le Pen ?... Qui et combien seront-ils emportés par l’épidémie de prévarication ? A ce rythme, même pas besoin de faire la révolution, on nous l’offre à des prix défiant la concurrence ! La fête bat son plein, charriant son tas d’immondices…
Quelle importance cela a devant l’échéancier qu’on soumet à bagarre dans les cours de récréation à heure ponctuelle ? Guerre des boutons que l’histoire perpétue au-delà des collèges, des lycées et des universités. L’histoire d’un enfumage magistral que des truands en col blanc pérennisent comme une success-story. La politique est ce produit faisandé qui ronge l’organisme de l’intérieur comme une tumeur maligne.

Sous l’casque d’Erby



mercredi 1 février 2017

Le bonheur rend marteau

L’enseignement et la politique me l’ont appris : le ver est dans le fruit.
Après tant d’années à en labourer la parcelle, à sarcler, réduire, modeler, l’enrichir de déchets organiques, on finit par savoir, sans même avoir besoin d’un marqueur de quoi est faite la pousse qui éclos sous le paillage. Habitude et observation étant les mamelles du bourgeon : un melon, une citrouille, un potiron, une courgette, des poireaux, de l’ail...
Tiens, bizarre, un pavot bleu de l’Himalaya ! Que fait-il là, au milieu de ce fouillis alimentaire en devenir ?  Mais pourquoi faut-il l’arracher, alors qu’il est de nature si fragile ? Nos priver de sa beauté insolente ?...
Marre d'écrire sur la crise. Marre des banquiers, des traders, des politiciens corrompus, des tricheurs en tout genre ; des malcomprenants, des aveugles, des sourds, des cons et des connes, principe d’égalité oblige ; des malins, des souffreteux. Marre de fulminer mon bonheur dans l'indifférence générale. Qui ça intéresse un bonheur plein, un bonheur total, un bonheur microcosmique comme le mien ? Je le proclame, le vocifère, le murmure ou le crache : marre d'être heureux !
Je lis certains journaux, des magazines… Le programme de télé, de radio, même si je ne regarde ni n’écoute leur distillé d’intoxication. Les temps étant ce qu'ils sont, je m'en contente. Un homme heureux n'a pas d'état d'âme. Il regarde passer le temps et son cortège de violences, se mouche quand le rhume le prend et s'évade à tout instant, car il n'est plus maître de son esprit. Fou, dites-vous ? « Si d'autres n'avaient pas été fous, nous devrions l'être », écrivait sans rougir William Blake.
L'année dernière, j'ai perdu un méconopsis bleu. J'ai eu mal à l'âme pendant un temps. Il ne reste de sa disparition que la nostalgie de sa disparition. Il me faut le remplacer. Qui n'a pas vu ce pavot, originaire de l'Himalaya, d'un bleu pur, a manqué un rendez-vous important avec le bonheur. Mais la plante est capricieuse, fuyante, vulnérable sous nos latitudes. Elle a un comportement de bisannuelle. Elle ne fleurit que rarement la première année. J'ai passé un temps infini à guetter son épanouissement. Elle demande beaucoup d'attention et a besoin qu'on s'occupe d'elle, qu'on la bichonne. La deuxième année, madame fleurit, puis disparaît… Pour la pérenniser, il faut bien l'entourer, lui couper les fleurs fanées, la montée à graine l'épuise et peut provoquer sa mort. Une sensible à caractère mélancolique. Ce n'est qu'à ce prix que vous pouvez espérer avoir dans votre jardin une plante majestueuse que le visiteur célèbre avec admiration.
Nous voici au mois de février. Le printemps approche.

Sous l’Casque d’Erby