dimanche 30 avril 2017

Mais, c'est quoi ce Mai ?

Source
Chasse, pêche, nature et traditions. Je vous rassure, je ne jacte pas de ce parti microbien qui se bat pour l’inaltérable à coups de cannes à pêche et de chevrotines. Je pense à ce qui va arriver en Hexagonie dimanche prochain, au second tour de scrutin présidentiel, avec l’abstentionnisme. L’urne va se sentir si abandonnée, qu’on risque de supprimer l’isoloir, tant l’air de parenté entre les partisans des deux finalistes va ressembler à une réunion de famille.
Ah, les Grandes Familles !
Pour l’heure, nous sommes au 1er mai et on fête le travail, ce qui signifie la fête des esclaves, selon l’évangile de la Sainte Oligarchie, avec muguets, risettes à la con et les discours lénifiants pour un entubage collectif grandeur nature.
Le 1er mai est avant tout le triomphe sanglant du capitalisme sur le peuple. De sa barbarie, de son emprise sur la « masse » asservie. Le premier qui lève un doigt pour revendiquer la moindre poussière de « bonheur » aura la tête tranchée et se retrouvera de fait dans le charnier dans lequel on entasse le surplus, quand la pioche ne suffit plus pour creuser des tombes individuelles !
C’est la kermesse des charognards. Pendant que le peuple défile sous les balcons des grandes villes, pour revendiquer de la justice et rappeler quelques points d’histoire sur l’iniquité de la haute, la haute se tient tout au sommet, se tenant les côtes, applaudissant à tout rompre au passage des banderoles, portable en main pour rassurer les complices à travers le monde : « tout ceci n’est que feu de paille, mon cher ! »...
Qui connaît la vraie signification du 1er mai ? Combien savent qu’ils commémorent la grève sanglante du 3 mai 1886 aux usines McCormick de Chicago (USA), pour l’instauration de la journée de huit heures ? Que lors du meeting de protestation qui s’ensuivit le lendemain à Haymarket, au cours duquel une bombe tua huit policiers, huit anarchistes furent arrêtés dont quatre furent pendus, avant d’être innocentés puis réhabilités publiquement en 1893 ?...
Pour plus de détails, piqûre de rappel chez les Cénobites.

Sous l’Casque d’Erby




jeudi 27 avril 2017

Dérive

Vous le comprenez, ou pas, je fais une pause entre deux vomis électoraux. Je sais que si la poésie est un refuge, autant qu’un luxe, elle n’est pas obligatoirement une nécessité lorsque l’on fait dans le politique, la tête au taquet, le corps au diapason et le reste à l’avenant. Je m’en fous de l’audience, du package, du parcage, ou du désamour qu’elle peut inspirer aux esprits « habités » par les pieds et le métrique. Elle est ma respiration et je me fais plaisir en ces temps néfastes, laissant le « bon » et le « mauvais » à l’appréciation de qui veut.

Dérive - M Art IN



Ville

La ville riboule des yeux
Ivresse du soir
Etincelle du matin
A l'endroit à l'envers
Elle luit comme la braise
Sous le velours des regards
Courant d’air,
Vite, vite, on s’abrite
On se désabrite
Bastilles conquises aux défaites amères
Ne rit ni ne pleure
Ni sur elle ni sur personne
Elle est 
Et cela lui suffit !
Anonyme et mégalo devant la multitude
Elle digère son bénédicité d'esquintés
De sauve qui peut la chance
Jouant du rasoir dans les ruelles
Du crachat dans les bordels
Le cœur traversé par la dague des excès
Bout de nuit au bout des doigts
Coup de haine
Coup d’amour
Coup de lumière
Riant, chantant,
Heureuse, satisfaite,
Forte de sa puissance
Elle rêve le rêve
Que d’autres trainent
N’a que faire de la misère
Fait vroum avec l’une
Tandis que l’autre file la scoumoune
Prend et rend
Ce qu’elle veut quand elle le veut
Ivre d’insolence
Pleine d’aise
Belle, attirante
Lumineuse,
Egoïste jusqu’au dégoût
Elle en serait repoussante
Si la rue ne lui chantait
Des mélopées entêtantes

Sous l’Casque d’Erby


mardi 25 avril 2017

J’ai lu et j’ai aimé

La devise de riches
La devise des riches : « Je ne crains pas le ‘suffrage universel’ : les gens voteront comme on leur dira. »
On y a encore cru. Ça marche à tous les coups.
Et on a encore perdu. Ça marche à tous les coups.
Le faux « suffrage universel » (l’élection-de-maîtres-parmi-des-candidats-qu’on-peut-aider) donne — et donnera toujours — le pouvoir à ceux qui ont le plus de moyens d’aider. C’est logique et imparable.
Si la plèbe veut participer aux décisions politiques, et se défendre ainsi elle-même contre les intrigues des puissants du moment, il lui faut une constitution digne de ce nom, qui institue un suffrage universel et des responsables politiques dignes de ce nom.
Or, seuls les simples citoyens sont capables de rédiger — puis de protéger — une vraie constitution.
Ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir.
Pas de démocratie sans citoyens constituants.
Il faut commencer par le commencement.
Rien de bon ne viendra de l’élection.
Organisez vous-mêmes vos ateliers constituants.
Lisez « L’expérience Plébéienne. Une histoire discontinue de la liberté politique », de Martin Breaugh, c’est passionnant.
Bon courage à tous.

Premier tour… d’horizon.
Faisons un retour en arrière et reportons-nous aux propos de Yanis Varoufakis tenus en août… 2015. A cette époque, bien peu ont compris ce que cela voulait dire et beaucoup ont considéré ces paroles comme insignifiantes et anodines. Pourtant ces propos rapportaient la prise de position de Wolfgang Schäuble, le ministre des finances allemand, un des Maîtres de l’Europe libérale. Ce dernier désignait alors les perspectives de travail de l’Europe libérale : «L’Etat-providence français, son droit du travail, ses entreprises nationales sont la véritable cible du ministre des finances allemand. Il considère la Grèce comme un laboratoire de l’austérité…».
L’expérience d’austérité va se poursuivre. Et en… France ce sera avec le poulain qu’ils ont choisi. Donc, avec Macron candidat, avec Macron à 24,1%, avec Macron Président.

Maintenant et pour toujours
Le peuple a parlé. Il a dit plus ou moins n’importe quoi comme d’hab, mais il l’a dit.
Dont acte !

10 réflexions découlant de ce 23 Avril

1) - Ainsi donc, peut-on encore faire d’un produit lisse et insipide, un président de la république à coups de milliards, de marketing, et de propagande médiatique. Ainsi donc quelques oligarques et leur valets de pisse (copie) peuvent ils s’offrir un ectoplasme stagiaire et le propulser à la tête de l’état. Ainsi oui, malgré quelques déconvenues récentes, la fabrication du consentement subsiste et l’on peut refourguer du vide à un peuple clientèlisé qui renonce à sa citoyenneté pour devenir consommateur. Ainsi oui, est-ce la victoire (provisoire) du logarithme et du roman photo à deux balles.

Ni Le Pen ni Macron : abstention
La candidate du Front national se retrouve une nouvelle fois au second tour. Par rapport au 21 avril 2002, elle double le score de son père en termes de voix.
Sur la base de ce constat, j'en déduis que depuis 2002 la politique néolibérale conduite alternativement par la droite classique et le parti socialiste a contribué à l'essor de l'extrême droite.
Depuis 15 ans, à chaque élection, droite et gauche classiques incitent les citoyen-ne-s à voter pour le représentant politique le moins pire pour éviter le FN, le fameux vote républicain.
Mais, le représentant le moins pire n'a jamais contribué à faire baisser et disparaitre le FN. Il a même permis au parti historiquement fasciste d'être aujourd'hui aux portes du pouvoir.
De surcroît, le candidat et l'élu le moins pire, de Chirac à Macron en passant par Sarkozy et Hollande, porte en lui une sorte de fascisme apparemment mou qui depuis deux décennies, de réformes en réformes de régression sociale, nous vole nos droits, nous spolie pour gaver la caste oligarchique.
L’ensemble est au guichet DPP.

Sous l’Casque d’Erby

lundi 24 avril 2017

De 1917 à 2017 ? Le Peuple atteint le fond du trou

Par Babel
Voilà. Pour cinq ans une vox populi trompée, manipulée, hypnotisée a choisi le PIRE.
Le pire. Celui qui a déjà grâce à ses autobus aux prix cassés fait très mal à la voie du rail, pourtant la meilleure.  D'ailleurs chez les exploitants de ces lignes routières déjà il y a des faillites. C'est le signe d'un projet mal ficelé,  juste fait pour concurrencer le Service Public, bête noire des néolibéraux.
Le pire. Celui qui s'applique à tuer un autre service qui tournait bien, les taxis, avec des précaires esclaves d'une entreprise californienne qui s'accapare les bénéfices, UBER. Il compte d'ailleurs bien UBERiser tout ce qui va lui tomber sous la main. Cela signifie précariser encore plus,  beaucoup, beaucoup de personnes déjà en situation fragile.
Le pire. Nul doute que le même réussira encore à "délocaliser" d'autres industries françaises intéressantes pour les fonds d'investissement en formes de hyènes.
Dans cinq ans, notre pays déjà fragile sera un désert de friches industrielles comparables à ce qu'on connaît déjà du côté de Roubaix-Tourcoing. Merci, merci, merci à ceux qui ont voté pour lui.
Nul doute que des coupes sombres se produiront également chez les fonctionnaires, en particulier les hospitaliers déjà au bord du gouffre, les enseignants pris entre le marteau d'enfants hystérisés par les objets communicants comme les tablettes ou téléphones (cela a été prouvé, des témoignages terribles ont été proférés) et l'enclume de contraintes administratives toujours plus stupides, dangereuses et tatillonnes.
Allons-nous assister à un enfoncement encore plus profond dans un autisme aboutissant à un néant des relations humaines, à une indifférence digne de la psychiatrie, à une paupérisation galopante et perversement placide ?
Au contraire, y aura-t-il une étincelle qui soudain réveillera les zombies ? Intelligemment orienté, cela pourrait rendre la situation brutalement intenable pour l'Establishment, si ses assises basées sur le PROFIT s'effondraient. On peut rêver.
On DOIT rêver. Mais justement, le fait d'avoir choisi le pire aura peut-être été la meilleure idée depuis trente ans.  Le Grand Capital peut se tromper, lui aussi. En vouloir trop peut faire basculer la pompe à profit dans son propre jus. L'espoir peut venir de là. Qui saura porter cet espoir ? Car souvent il suffit d'une personne qui ait les bons mots au bon moment, au bon endroit.


Sous l’Casque d’Erby


dimanche 23 avril 2017

Hamsters dans le brouillard

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C'est à la demande d'Odile, lectrice et commentatrice de Cailloux, que je reprogramme ce billet qui date de 2013, parce que, dit-elle, il colle parfaitement à ce que nous vivons aujourd'hui. Merci à elle d'être cette lectrice attentive que je me réjouis de compter parmi nous. J'y laisse, à dessein, les commentaires publiés à l'époque de sa parution. Le recul apporte parfois un éclairage surprenant.

Il y a des choses qui font bondir, qui font gémir, qui font vomir. Des choses impartageables, bien que communes.
Au premier abord tout est clair. Le ciel s'ouvre sur une nouvelle toile, celle du jour naissant. Elle est tissée dans la meilleure étoffe. Je suis content, puisque, malgré tout, je suis vivant, peu importe la position dans laquelle je respire, puisque je respire. Puisque je suis vivant !
A cette heure, bien que conscient, j'ignore de quoi je suis fait, mais je pense être l'ombre d'un nuage en devenir. Je suis une virgule entièrement dépendante du hasard, assez fière d'être ce qu'elle est au milieu de sa dépendance, de sa croyance, de sa drogue, de son néant. Suffit d'y croire, puisque c'est ainsi.
Nous nous éveillons à la vie, contents, heureux, pupilles ouvertes sur l'idée que tout va bien, puisque tout va mal et que cela ne peut être que pire, donc aussi bien que quand ça va mal !
Le jour se lève et une onde sauvage enveloppe le cure-dent que je suis dans une mer mythologique grouillant de bêtes malfaisantes, les ténèbres allumant des brasiers rien que pour recadrer l'imbécile que je demeure malgré tout.
A l'instant un miroir se brise. Ses particules font ondoyer des reflets dans l'obscur refrain de mes peurs. Je tremble. J'ai froid. Comme si,  réveillée par la réalité, la brutalité du monde enfonçait sa dague dans mon cœur. Une lame froide, impitoyable, obscène.
Comme le suggère la photo d'illustration, je ne suis rien, rien qu'une minuscule petite bête prise au piège de « la roue du hamster » ! 
Le masque de Guy Fawkes, derrière lequel se cachent des milliers d'anonymus en guerre contre la dérive totalitaire du modèle capitaliste, fabriqué à des centaines de milliers d'exemplaires par des esclaves en Asie ! Le paradoxe est suffisamment effrayant pour qu'il se passe de commentaires...  Même à genoux nous refusons de voir que nous vivons prosternés !
Tout va bien, puisque tout est clair comme le jour : l'argent, le pouvoir, le sexe... et la drogue gouvernent irrémédiablement le monde !



La vie scintille sous les néons
Un chien dégueule son mystère
Sur les draps d'un souvenir abscons
Un son convulsif s'oblitère
Tandis que nuit et jour désespèrent

Sur le sujet :


Sous l'casque d'Erby


Fume !... C'est de l'hertzienne !...

jeudi 20 avril 2017

Dernière ligne droite

ERBY
La fièvre monte en Hexagonie. Le thermomètre affiche des alertes inquiétantes et prévoit des comas prolongés. Guinguette et Rock and Roll. Jazz manouche et Mala Vida sont au programme. Bref, on se la pète trash pour finir Barbara Cartland.
Tout le monde se détend. On dilate le zygo, gueule caressée par le vent qui fait du vent avec le vent. Contents, mécontents, le ruban pavoise au-dessus de nos têtes, dessine des planètes, balance des mystères, tape des belotes improbables chez les fabricants de casseroles.
J moins quatre. Pipés ou pas, les dés sont jetés. On palabre. On crie à la triche. On menace. On dégaine. On tire. Beaucoup de dommages et un tas d’intérêts dans la haute. Mais on ne rembourse personne. Que voyons-nous ? Misère ! Rien que de la misère. Et des bateleurs misérables !
Mais pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi ? Parole, si je suis témoin, c'est à mon corps défendant. Je n'ai rien demandé à personne... Si seulement je m'étais trouvé là où l'on me l'avait sagement recommandé ! Non, monsieur l'agent, ce n'est pas juste !... Pour vous donner une idée, j'irai même voter à la prochaine élection... J'ai le sens civique, moi !... Mais surtout une grosse pétoche devant l’incertitude !
Circulez, il n'y a rien à voir !... Pardonnez, mais les gens qui n'ont rien vu ont toujours quelque chose à voir, non ? Nom, prénom, âge, qualité... Et parce que c'est vous, vous êtes quitte pour le visionnage en boucle d’un cours d’éducation civique. A quoi vous a servi l’école ?...
Le voisinage ?... Ne vous inquiétez pas, les médias s'en occupent... Ils vous trouvent une arme au numéro de série parfaitement lisible tout au fond du Triangle des Bermudes en moins de temps qu'il ne faut pour ravaler une glaire !
Pour le reste... Quel reste ?... Si j’ai des restes à déclarer ?... C'est le moment, mon gars, parce qu'après, c'est du surplus. Nuit blanche, c'est à la tête du client… A prendre ou à laisser... A votre place, je réfléchirai à deux fois... N'avez vraiment rien à déclarer ?... Même pas un léger ras-le-bol ?... Êtes-vous sûr que parmi vos voisins de palier il n’y a pas quelques fraudeurs sociaux ?... Un arabe recalé ?... Un complotiste new age ?... Un vendeur de cannabis ?... Un chaveziste pro-castriste ?... Des lanceurs d’alerte colportant des fausses nouvelles ?... Des travailleurs au noir ?... Une filière djihadiste dans vos relations ?...
Profitez-en, c’est élection. Tout s’achète. Tout se vend. A commencer par votre paix citoyenne. Il suffit d’y mettre le prix !...

Sous l’Casque d’Erby



lundi 17 avril 2017

Sonnez trompettes, y a des âmes à vendre

Erby
Dans quelques jours le résultat du premier tour de la présidentielle tombera des urnes avant de continuer sa course effrénée dans un final haletant. C’est la dernière danse, avant la suivante…
Du brodé main que c’est dentelle sur la peau… C’est le baiser de l’Âne et son coup du sabot ! Être chèvre n’est pas un état mais une condition ! Les gens « intelligents » l’ont compris. Ils le sont tellement !
Sur la planète des élections permanentes, c’est la grosse pagnolade dans les oueds. La Nation est au pas… de marche ! Marchons, marchons, marchons ! Vers cet horizon qui se dérobe à mesure que l’on croit l’atteindre.
Goupil et corbeau sont au coude à coude pour le morceau de frometon ! L’un est perché, l’autre pas. Y a du miam-miam dans ce jeu de dupes. Qui n’a pas entendu celle-là, de berceuse, l’entendra ! Qui ne l’a pas lue, la lira ! Qui ne l’a pas encore mangée la digérera !
Vive l’Anarchie, le contraire du bordel perpétuel du Bien et du Mal que les dieux de l’argent, de la brique et de l’ardoise, nous proposent en guise de bonheur pour, de la primaire à la fin de vie, faire passer des AVC à répétitions pour des vrais sauvetages sanitaires ! Le méchant bug encéphalique que voilà !
Même si tu perds la boule, le corps électoral criera unanimement au miracle ! Et nous applaudirons, comme il est séant de ce faire quand le pieu est enfoncé comme pied de vigne dans le sol méridional !
C’est la surenchère. A qui aura le premier et le dernier mot, alors que ce dernier n’est pas encore écrit. A qui aura l’heureuse satisfaction d’avoir raison et de le claironner, quoi qu’il en coûte. Nul doute là-dessous !
Le pouvoir à la rue, la rue au pouvoir et le tout à la rue ! Bel exemple d’exemplarité !
A qui le tour ?...

Sous l’Casque d’Erby



Everyone's dream

Everyone's sleep

mardi 11 avril 2017

Au Faisan Doré

C’est vacances de Pâques. Le printemps n’est pas naze, bien au contraire. Ça bourgeonne à tout va et ça bronze itou. La nature vous explose la libido que c’est miracle. Pour un oui, pour un non elle vous envoie outre-galaxie que c’est plaisir à voir et à sentir. Même si parfois la joie n’est pas au rendez-vous du point du jour c’est un point qui ne se discute pas.
Quand je dis cela, je ne parle pas d’élections. Car à la différence des printemps dont la bonne surprise ne lasse pas, les élections sont, elles, toujours aussi pourries. Tellement prévisibles, tellement corruptibles, qu’on se demande comment on peut atteindre un niveau aussi sidéralement bas avec un tel détachement. Comme si l’humain n’était qu’un robot dépourvu de sentiments, un ensemble de pièces programmé pour applaudir une fois le boniment débité.
Cela me fait penser au lâcher de faisans lors de la saison de chasse. Le volatile se faisant rare, désormais on l’élève en batterie en respectant certains quotas afin, dit-on, de protéger l’espèce et de faire plaisir aux chasseurs qui se livrent, en tenue camouflage et meute de clebs glapissante, à une véritable orgie sanguinaire lorsque les pauvres bêtes sont lâchées en plein champ, un carré de plastique blanc autour du cou pour ne pas les confondre avec celles de leur espèce vivant à l’état naturel.
Ayant été « domestiqués », nourris par la main criminelle des éleveurs, l’instinct de reconnaissance de l’animal fait qu’au lieu de prendre la poudre d’escampette et de profiter d’une liberté qui leur tend les bras, nous assistons à des scènes ubuesques. Au lieu de s’envoler pour préserver un plumage magnifique et de se reproduire avec des congénères sauvages, ils s’en viennent docilement au pied de celui qui pendant l’année les a si bien traités, ce qui provoque la colère du chasseur qui ne s’attendait pas à ce type de comportement de sa part. Le Rambo étant là pour avoir sa part d’aventure, son pourcentage d’exercice et son plein d’émotions, est fort marri. Comment se résoudre à lui tirer dessus à « bout touchant » ? Outre que cela est interdit – quand même ! – que va-t-il rester de la bête pour la déguster en famille, faisant le récit de cette extraordinaire partie de chasse ?... Alors on l’oblige à prendre son envol à coups de pieds, à coups de bâtons, à grands cris épouvantables pour qu’elles daignent enfin de se mettre à distance optimale afin de se faire plomber comme la loi et la morale l’exigent.  
Tout juste si la pauvre bête ne se saupoudre de sel, de poivre, réglant le thermostat du four à la bonne température et se mettant à rôtir, attendant gentiment la fin de l’apéro pour se faire tortorer...

Sous l’Casque d’Erby




mercredi 5 avril 2017

Bouge tes neurones

ERBY


Bouge tes neurones
De mouton de tonte
Nourris tes hormones
De bougre sans honte
Va et vote… Va et vote… Va et vote…
Pour moi !… Pour moi !… Pour moi !…
Et moi !… Et moi !… Et moi !…
Vos gueules, les requins !
Télésarcophiles
D'un idéal débile !

Encore un débat électoral : onze pour un fauteuil. Et nous ? Et nous ? Et nous ?...
On bine, on sarcle, on déracine. On dessouche, on dégage, on transpire. On imagine, on rêve, on conçoit des courbes et des rondeurs à l’intérieur d’un trapèze. On ouvre des espaces pour créer l’illusion d’une liberté qui s’échappe à chaque coup de râteau.
C’est le printemps des vautours. Postés sur des arbres sans feuilles, sous un ciel de plomb, ces nécrophages attendent l’heure propice pour finir les restes de la dépouille. Ils ne font rien d’autre. Attendre et crier. Chacun son heure, dans la concorde, et les veaux seront bien gardés.
Et les campagnols dans tout ça, on en fait quoi ? On met les serpents en taule pour homicide volontaire ?... Et les renards ? Et les poules, les canards, les dindons ? De la farce ?...
Ne me parlez pas d’éthique, ou je sors mon espingole ! Car si le cadavre était désarmé devant un ennemi surarmé, le prédateur se trouve mille et une excuses pour justifier la mise à mort que la législation se dépêche de prendre en considération, moyennant de la dépense en ténors du barreau pour l’absolution. Tout se tient.
En revanche, celui qui ne tient plus, c’est le peuple, cette fleur d’un jour pleine de promesses qui voit la vie pour que l’on se souvienne de la beauté éphémère de date anniversaire en date de décès.
Je retourne à mes illusions. Autrement dit, à mon jardinage.

Sous l’Casque d’Erby




dimanche 2 avril 2017

À méditer avant d'aller voter....

Par Erby


Colbert - Pour trouver de l’argent il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J’aimerais que Monsieur le Surintendant m’explique comment on s’y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu’au cou...
Mazarin - Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu’on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l’État, lui, c’est différent. On ne peut pas jeter l’État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça.
Colbert - Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l’argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables ?
Mazarin - On en crée d’autres.
Colbert - Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu’ils ne le sont déjà.
Mazarin - Oui, c’est vrai, c’est impossible !
Colbert - Alors, les riches ?
Mazarin - Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres !
Colbert - Mais alors, comment fait-on ?
Mazarin - Il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des honnêtes citoyens qui travaillent, rêvant d’être riches et redoutant d’être pauvres ! C’est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux-là… plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser. C‘est un réservoir inépuisable.

Sous l’Casque d’Erby