lundi 31 décembre 2018

BONNE ANNEE 2019 !

Ah ! les amis ! Dans quel monde vivons-nous !
Si seulement Jeanne Calment n’était pas morte – ce qui apparemment serait faux, mais on s’en fout, n’est-ce pas – en 1997, aujourd’hui elle aurait 21 ans de plus !
Je sens que nous allons nous amuser en 2019, année que je nous souhaite la meilleure entre toutes ! En attendant les prochaines...


samedi 22 décembre 2018

Noël à la Bordage !

L’heure est grave, Noël est là et nous voilà, une nouvelle fois, pris au piège infernal. Et dire qu’il y a tout juste un an, nous nous apprêtions à faire de même !
Que nous soyons cathos, protestants, agnostiques ou athées, chacun y va de son couplet, l'orgie nous est commune. Inutile de la faire comme l’autruche, car si bien elle enfonce la tête dans le sable – pour y échapper – qu’en est-il d'un arrière-train exposé à tous les vents ?
Pour ma part, voici un petit – tout petit – conseil de lecture. Pendant ma période de retraite blogosphérique, j’ai beaucoup lu. Je dirai même relu : Zévaco, avec les Pardaillan, Borgia et autres Nostradamus ; Léo Malet et son inclassable Nestor Burma, Zweig avec l'incontournable joueur d’échecs ; Van Gulik, son juge Ti et ses enquêtes dans la Chine impériale. Je me suis aussi accordé un sacré bon temps avec Flaubert et son Bouvard et Pécuchet. Magnifique, même si inachevé !
Mais l’auteur dont je m’en vais vous conseiller la lecture en ce Noël se situe dans le registre de la SF et il n’a pas à rougir de se trouver en si bonne compagnie.
Le diptyque Wang de Pierre Bordage fait partie de ces œuvres qui marquent durablement l’esprit. L’action se situe au 23ème siècle, autant dire maintenant, tant il y a dans le contenu des éléments de notre époque qui l’attestent de manière frappante.
Wang, le jeune héros chinois, vit avec sa grand-mère Li dans un quartier misérable de Grand-Wroclaw en Silésie, une sous-provinces de la Sino-Russie, empire politique reconfiguré par l’alliance des deux grandes puissances, sur laquelle règnent des néo-triades. Transgresser leur loi, c’est mourir ou fuir.
Un rideau électromagnétique protège le bienheureux Occident, toujours aussi riche et puissant, des encombrants voisins, les migrants, cherchant par tous les moyens à le rejoindre. Cela a un prix, et quel prix ! Je vous laisse le soin de sa découverte.
Cependant, de temps en temps, ce rideau électromagnétique s’ouvre pour laisser passer le quota d’émigrés dont l’Occident a besoin pour mener à bien ses petites affaires en perpétuant son confort égoïste. Dire que les places sont chères est pur euphémisme !
Wang l’orphelin élevé par grand-mère Li, n'a d'autre choix que de prendre le chemin de l'exil, avec pour seul bagage les conseils prodigués par grand-mère Li dont le Tao de la Survie lui servira de guide tout au long de l’extraordinaire épopée qui l'attend de l'autre côté du rideau et l'aidera à surmonter toutes les épreuves.
L’énorme talent de conteur de Bordage, ainsi que son incroyable inventivité tiennent en haleine sans temps mort. Cette œuvre, plusieurs fois primée, a le droit de figurer dans toute bonne bibliothèque.
Si, comme souvent en cette période, vous êtes à la bourre et ne savez pas quoi offrir à un proche qui aime la lecture, ne vous arrêtez surtout pas au genre - la SF peut bloquer certains esprits - foncez ! car c'est une œuvre remarquable d'intelligence et de finesse politique ! Offrez ce très beau cadeau de Noël.

Wang 1 : Les portes d'Occident - L'Atalante. Bibliothèque de l'évasion - Octobre 1996 - 460 pages Illustration de Gess.
Wang 2 : Les aigles d'Orient - L'Atalante. Bibliothèque de l'évasion - Mai 1997 - 464 pages Illustration de Gess.

Sous l’Casque d’Erby 


mercredi 12 décembre 2018

L'Avenir dure longtemps

ERBY
Je n’ai pas regardé l’intervention de Manu au 20 heures l’autre soir. Tout comme je ne regardais que très rarement les interventions de ses prédécesseurs. Pas de temps à perdre.
Que nous parlions de Macron aujourd’hui, de Hollande, de Sarko, de Chirac ou de Mitterrand plus tôt, nous ne devons pas perdre de vue que nous ne parlons pas de présidents d’un pays, la France, mais d’agents de terrain recrutés pour servir d’autres intérêts que ceux pour lesquels le peuple se courbe devant les urnes.
Désignés pour occuper une fonction avec un contrat à durée déterminée, renouvelable si bonne opportunité, comme cela s’est produit avec Mitterrand et Chirac, ces personnalités sont choisies en fonction de leur talent pour la comédie, et pas forcément pour leur compétence. Le peuple n’a rien à voir dans le choix des personnes qui incarnent la fonction. Elles sont hissées à ce rang, de la même façon qu’on pose un objet décoratif sur une étagère. Ça n'est pas de l'énergie fossile, mais presque.
Tout cela me fait penser à la série cinématographique Mission Impossible.
Le futur élu reçoit une disquette qu’il doit décompacter pour découvrir le contenu, celui-ci révélant en quoi consiste la mission pour les cinq ans à venir, si toutefois il l’accepte. Il disposera pour cela des moyens nécessaires en argent et matériel humain. Dans le cas présent, il s’agit de démanteler le système économique local, de repérer les éléments perturbateurs dont le nom de code est « Comploteurs », les dénigrer par le biais de campagnes médiatiques soigneusement orchestrées, de manière à ce que cela ressemble à de la trahison auprès des couches les plus basses de la société. De loin la partie la plus crédule et la plus virulente quand il s'agit de punir les auteurs de félonie. L'élu aura à disposition la brochette habituelle de chiens de garde qui, régulièrement, diffuseront à l’antenne les rumeurs nécessaires à la pleine réussite de l'entreprise.
Comme d’habitude, si vous ou l’un de vos agents étiez capturé ou tué, l’Agence Financière de Nivèlement par le Bas  niera avec la plus grande vigueur avoir eu connaissance de vos agissements. Cet enregistrement s’autodétruit dans les 5 secondes. Bonne chance.
Fin du message. La suite ?... Quelle suite ?... Ah, oui... Cela dépend de nous : soumis ou pas soumis ?...

Sous l’Casque d’Erby


lundi 10 décembre 2018

Les three lions sont morts ce soir

Amis de la démocratie, n’oubliez pas, en quittant le domicile, le ruban noir du deuil. Il marquera la mort de ce fantasme. Bien que celle-ci soit morte en couches depuis longtemps, il est des humains qui pensent qu’elle s'agite encore quelque part à l'intérieur d'une grotte obscure, d'où elle ne sort qu'à la nuit tombée pour admirer la toile diamantée du ciel nocturne. La chose occupe nos esprits tout en nous prenant la tête et cela, bon an, mal an, fait vivre le commerce. Par ces temps de tristesse infinie il faut bien se contenter de ce maigre souffle pour ne pas sombrer dans le néant.
Oh, que je te plains, perfide Albion ! Si fière de ton insularité. De tes conquêtes. De ton colonialisme. Si hautement juchée sur ta singularité séculaire. Riche d’une liberté acquise dans le sang versé dont les rigoles ont fait naître la Tamise. Tu ne voulais pas de l’Europe, tu l’as quittée, en proclamant haut et fort la détestation. Mais l’Europe, voulant encore de toi, te désirant comme un amant qui ne se résout pas à perdre son précieux bien, t'oblige  encore et encore à subir les assauts répétés en respirant son souffle fétide. Violée tu fus, violée tu demeures ! Point le Brexit tu n’obtiendras !
L’acte de décès de la démocratie en Europe vient d’être signé par la Cour de justice. Savoir qu'elle a pouvoir de vie et de mort sur les hommes et sur les peuples n'est pas chose vaine.
En décidant que le vote du peuple anglais sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne peut être révoqué par le gouvernement anglais quand cela lui plaira, elle ne s'autorise plus aucun conseil, elle tape du poing sur la table et le manant pose la tête sur le billot ! Le bourreau fera le reste !
Que l'on cesse une fois pour toutes de penser que les urnes ont une quelconque influence sur les décisions de la dictature en vigueur ! Elle n'a que faire de l'article 50 encadrant une sortie unilatérale de l’UE. Il fut collé au milieu du texte pour faire plaisir à quelques exaltés qui criaient déjà au totalitarisme ! Et pour que le débat soit définitivement clos, les juges de la chose européenne étalent la confiote sur la tartine avec une maestria insolente : « Cette possibilité existe tant qu'un accord de retrait conclu entre l'Union et l'État membre concerné n'est pas entré en vigueur ou, à défaut d'un tel accord, tant que le délai de deux ans à partir de la notification de l'intention de se retirer de l'Union européenne, éventuellement prorogé, n'a pas expiré, » explique la Cour. La révocation de l'article 50 confirme l'appartenance de l'État membre concerné « dans des termes inchangés quant à son statut d'État membre et met fin à la procédure de retrait ».
Amis et frères anglais c’est Trafalgar à l’envers qu’on vous invite à regarder sur vos écrans ! L'Histoire est cruelle !

Sous l’Casque d’Erby


mercredi 5 décembre 2018

Le vrai casseur c'est l'Etat !

Qu’importe l’appellation que l’on donne à un mouvement de contestation, elle a toujours la même origine : la colère du peuple devant le mépris de la classe dirigeante à son égard. Ce peuple qu'elle ronge jusqu'à l'os pour perpétuer ses privilèges. Mépris unanimement partagé par quasiment tout l’échiquier politique. De la gauche à la droite, partis politiques et organisations syndicales comprises, marchent main dans la main dans une sorte d’union sacrée pour considérer le peuple comme chose dépourvue de pensée et d’esprit, bon à porter le bagage.
Tournant le dos aux plateformes politiques, les gilets jaunes, ne veulent pas entrer dans le rang, tant ils sont habitués à se faire rouler dans la farine par ces escrocs. Alors quand monsieur Philippe parle de moratoire, ils savent (tout de même !) ce que le nom commun signifie : Moratorium, suspension momentanée des paiements, autorisée par un décret ou une loi dans certaines circonstances. Délai qu’on se donne a priori avant d’appliquer, de modifier, une décision.
Hors brouillage cela veut dire : augmentation différée. Pour le gazole, le gaz, l’électricité, et plus si affinité. Pour la peine, on continue d’enfiler le gilet allant se peler les miches sous la pluie jusqu’à faire entrer dans la gorge de ces sagouins que le peuple tient encore un peu à sa dignité !
Calmons-nous d’abord, semble dire monsieur Philippe. Après, nous ferons comme nous avons l’habitude de faire. Comme notre classe a toujours fait. C’est à une partie de bonneteau que nous invite le normand Édouard Philippe, ce jeu de trois cartes pratiqué par des filous en raflant le peu d’argent que les pauvres ont dans les poches.
Itou pour l’augmentation du SMIC dont on claironne une hausse de 3% ! En fait, il n’augmentera que de 1,8%. Augmentation correspondant à une « revalorisation automatique du salaire minimum, réalisée chaque année en fonction notamment de l'évolution de l'inflation pour les 20% de ménages aux revenus les plus faibles. » Dixit Le Figaro. Je ne me permettrai jamais de traiter monsieur Philippe de menteur. Il fait cela très bien tout seul !
Un mot sur les casseurs dont les médias ne cessent pas de nous bassiner. Il ne faut pas être grand stratège pour comprendre cela : si casseurs il y a, il faut les chercher ailleurs que chez les gilets jaunes ! L’histoire en est truffée d’exemples. L’État, sous toutes ses formes, s’est toujours bien illustré dans le domaine de la provocation et de la guerre sous fausse bannière…
Un gilet jaune est un pauvre qui exprime pacifiquement son ras-le-bol. Tout le contraire d’un casseur muni d’une carte de parti ou d’un insigne ministériel...
Mais, chut ! sinon je vais passer pour un complotiste et ce serait totalement faux !
A samedi prochain, les gilets !

Dernière minute : L’Élysée a annoncé à France info et BFMTV ce mercredi 5 décembre que la hausse des taxes sur les carburants n'est pas "suspendue, ni différée", mais bien "annulée" pour l'année 2019. L’Élysée a expliqué qu'il avait été décidé mardi soir que cette hausse ne figurerait pas au Projet de loi de finances 2019. Vigilance quand même.

 


Sous l'Casque d'Erby

     

samedi 1 décembre 2018

Foulards rouges, idées jaunes

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C’est dans le très socialement sinistré département du Vaucluse qu’est né le groupe Foulards rouges - à ne pas confondre avec les mouchoirs rouges de Cholet, de sinistre mémoire -, en réponse au mouvement des Gilets jaunes. Ces citoyens en guenilles, bandana rouge noué au biceps, militent pour la « libre circulation » des conducteurs et pour le « droit de ne pas adhérer aux idées des Gilets jaunes » (?!).
Agissant de la sorte, ces hommes et ces femmes, anonymes ostracisés, au bord du précipice social, veulent par leur action, libérer la parole, danser la carmagnole en réduisant, tant que faire se peut, le niveau de douleur, d’anxiété, de stress ou de colère d’une société sous l’influence de charmeurs de serpents. Métier certes honorable mais ô combien aléatoire. Ils militent en outre pour la saisie des pungis, clarinette des charmeurs, dont le son dicte au serpent le comportement à observer devant la foule éblouie.
Créé sur Facebook, groupe fermé, les Foulards rouges dénoncent dans un élan inéquivoque « les actions des Gilets jaunes et l’inaction des pouvoirs publics » et se proposent de fluidifier la circulation dans le département du Vaucluse en appliquant ce que l’on suppose être une émanation du qi gong, discipline traditionnelle chinoise fondée sur la « libération de l'énergie vitale, associant mouvements fluides, exercices respiratoires et concentration de l'esprit » avant la prise d’un apéro bien mérité, au pied du Mont Ventoux, à un souffle d'Avignon, hameau d'origine de  notre très hugolienne Cosette.
Cette jacquerie est-elle le prélude à un mouvement de plus vaste amplitude ou, comme lors des épisodes précédents, va-t-elle donner lieu aux habituelles complications où, schisme, déviations, apostasie l’emporteront sur les valeurs d’origine ?
Comme ne se lasse pas de le répéter mon voisin sinologue : pour un homme avec un marteau tout ressemble à un clou.


Sous l'Casque d'Erby


jeudi 29 novembre 2018

Saloperies diverses

Monde de dingues !
Que n’ai-je pas gardé les œillères attachées à la têtière ! Je n’aurais pas vu venir le coup de fouet labourer mon flanc !
Gaffe aux cerveaux ! Gare à nos fesses ! L’inquisition mentale est à l’œuvre. Elle a insidieusement planté des doigts griffus dans nos crânes pour contrôler les esprits. Les empêcher de se mouvoir dans une autre sphère que celle recommandée par des puissances obscures.
Des exemples ? Non, mais, ça va pas ! Vous voulez ma perte définitive ! M’empêcher d’assister à la lente et inexorable déchéance d’un monde sur lequel j’avais osé espérer le meilleur.
Des exemples… Des exemples… Puis quoi encore !
Prenons, pour rester terre à terre, hors champ politique, ces deux icônes de la cinématographie mondiale que sont Michael Douglas et Gérard Depardieu, accusées, la première de s’être masturbée à chibre tendu devant une obscure employée, utilisant des mots obscènes, éjaculant un foutre agressif sur une vulgaire table du bureau, ce qui a durablement perturbé la dame, puisque trente ans plus loin elle s'en souvient encore. Pour ce qui est de la seconde icône, notre Gégé national, c’est encore pire puisqu’il aurait introduit de force sa bistouquette dans la poche secrète d’une jeune comédienne de 22 printemps l’été dernier ! Un monde s’effondre. Quel cauchemar !
Pour ma part, désormais, je n’approche plus aucune femme à moins de 100 mètres et ce, en présence de nombreux témoins, comme pour une manif de gilets jaunes. Finis les baisers sur les joues, la main posée sur l’épaule et le ça va ? amical qui va avec ! Car plus rien n'est amical en ce monde ! Nous ne nous adresserons plus la parole qu'à l’aide d’un mégaphone, par mesure de précaution, car le pire n’est jamais évitable ! Le tout filmé à l'aide d'une caméra cachée, au cas où...
Des exemples… Des exemples… Je t’en foutrai de l’exemple !
Saviez-vous, par exemple, qui était en réalité le robuste Hercule, fils de Zeus, dont on porte aux nues les 12 travaux ? Eh bien, ce citoyen exemplaire de la Grèce antique, servant à instruire des générations d'écoliers de par le monde depuis un bail, n’était en fait qu’un sale quidam, condamné à des travaux d’utilité collective pour avoir massacré femme et enfants dans un accès de fureur meurtrière. Mérite-t-il le respect qu'on lui voue ?... Pour sa défense devant le tribunal local de l’histoire, on invoqua des circonstances atténuantes, car le pauvre homme fut, dit-on, perverti par une maîtresse-femme, une certaine Héra, déesse de son état…
Héra ou pas, l’histoire a jeté les victimes et gardé son héros !
Mais à qui peut-on se fier ! 

Sous l'Casque d'Erby