lundi 20 février 2017

L’amour impossible

ERBY
Si la perspective en peinture ou en photographie est la technique représentant un objet sur une surface plane tel qu'il apparaît à distance par rapport à une position donnée et à l’impression qu’elle procure à l’observateur, elle s’ancre aussi dans un projet d’avenir dans le registre politique et sociologique, dont la ligne la plus directe est : droit au but, virages compris. Or les choses ne sont pas aussi simples que l’esprit le voudrait. Autant dire que les carottes sont loin d’être cuites, tant la vue de tous et de chacun est capricieuse et seulabre devant… la perspective ! Pareil que lorsque l’on fait cuire des pâtes : al dente ou molles ?... T’as pas fini de surveiller le feu sous les gamelles, ni d’entendre des remarques de la part des convives une fois présentées. J’aurais fait comme ceci, moi comme cela... C’est tout juste si on n’a pas envie de répondre : « mélangez les deux et foutez-moi la paix ! »
A l’heure actuelle, la perspective se résume à cette quatre ou cinquième dimension qu’aucun télescope ne détecte et dont on parlote à longueur de perspective : la terre est-elle ronde, plane ou ovale ? Est-elle suspendue comme un luminaire fixé au plafond de l’univers, telle une touffe de crins prête à quitter la peau du crâne ou c’est encore autre chose ? Ou, ne lésinons pas avec les moyens, une fois arrivé au bout du plat, ne nous reste-t-il plus comme solution qu’à rebrousser chemin pour trouver les bouts manquants dans les points cardinaux ou nous précipiter dans le vide absolu ?...
Ainsi donc, ne manquant pas de perspectives – plaignons-nous ! – partant du bocal pour se projeter dans le global, voire le trou noir intégral, nous voici dans ce que l’Hexagonie a de plus ragoûtant à offrir en ce lundi quelconque à ses sujets : l’impossible histoire d’amour entre le solférinien Benoît Hamon, miniature de François Hollande, et le très hologrammique et remuant Jean-Luc Mélenchon dont la faconde désarmante et la pugnacité instillent un second souffle quand on en est à bout...
L’un a le vin, l’autre la carafe d’eau. Mais quelle mesure d’eau dans le verre de vin ? L’un propose, l’autre grimace. Que d’eau ! Que d’eau ! Que d’eau !...
Faut-il y croire ? Faut-il envoyer une sonde pour mesurer le degré d’obscurité, ou faut-il chercher dans la longueur de la pellicule le négatif d’une vérité dont la graine germe dans les champs de la perspective ?...
On me l’avait dit et je ne voulais pas le croire. On me l’avait répété et je ne voulais pas l’entendre : « Vous verrez, ces journées interminables où les lampes restent allumées et que la clarté se fait rare. Vous apprendrez ces jours où les choses se perdent dans la brume… »
Sur ce, m’en vais faire la causette à mon jardin, au crépuscule, il a des choses sublimes à m’annoncer pour les jours à venir.

Sous l’Casque d’Erby



5 commentaires:

  1. Le bonsoir aux caillardeuses et aux caillouteux. Pas facile tout ça, on fait comme on peut, hein !

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  2. "... partant du bocal pour se projeter dans le global, voire le trou noir intégral..."
    Je relève ce bout de ton texte comme on peut en relever tant d'autres, témoignant du talent de l'artiste, comme pour se consoler de l'actualité politicarde!... bravo l'ami...
    Et bon jardinage à défaut d'appétit de s'intéresser à la tambouille électo-railliste en "perspective"...

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    1. Faut dire qu'en cette période, Rémi, le jardin à vivre vire au désastre. Tant et si bien qu'il ne reste que la poésie pour redresser ce qui peut encore l'être...

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  3. Il a raison, Rem*, t'écris bien !
    Feu mon paternel, paix à son âme, me disait toujours : choisis, eau, ou vin mais ne mets jamais d'eau dans ton vin !
    C'est mal barré, ces élections, ouh que c'est mal barré ...
    Pour le crépuscule , c'est vrai qu'il s'y passe des choses très belles, souvent... ;-)
    Bises
    ¸¸.•*¨*• ☆

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    1. Ton paternel était un homme bien. Son choix était ce qu'il y avait de meilleur dans le meilleur et je lui envoie ce que nous avons de meilleur à lui offrir : le coeur et la vigne. Sans eau !

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